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Combiner emploi aidé et formation favorise l’insertion professionnelle des décrocheurs

Les jeunes décrocheurs justifiant sur leur CV d’une expérience en emploi aidé et d’une formation certifiante obtiennent un taux de réponse positif de 26,1% lors de leur recherche d’emploi. Selon la Dares, cette combinaison permet de rattraper quasi intégralement le désavantage lié au décrochage scolaire.

Quelque 90.000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme ou en n’ayant que le brevet des collèges. Avec pour conséquence une insertion professionnelle difficile : ainsi 67% des 16-25 ans concernés étaient sans emploi ni formation en 2018 et 47,1% étaient au chômage en 2019, entre 1 et 4 ans après leur décrochage.

Face à cette situation, différentes solutions sont mobilisées par les pouvoirs publics. Dans une étude publiée ce jeudi 15 octobre, l’institut statistique du ministère du Travail, la Dares, établit le rôle particulièrement positif des emplois aidés quand il est associé à une formation certifiante. Elle repose sur un testing où près de 11.000 candidatures fictives à des postes de maçon ou de cuisinier ont été envoyées à des employeurs.

Ainsi, le taux de réponse d’un jeune ayant eu une expérience en emploi aidé et disposant d’un CAP ou d’un titre professionnel dans la cuisine ou la maçonnerie obtient un taux de réponse positif de 26,1%, à peine inférieur à celui de publics non-décrocheurs (27,9%). De quoi rattraper quasi intégralement le désavantage lié à leur départ prématuré du système scolaire, au stade du processus de recrutement.

Les décrocheurs ne présentant qu’une formation certifiante sont rappelés, invités à un entretien voire font l’objet d’une proposition dans 21,9% des cas, contre 21% après une simple expérience en contrat aidé, quand ceux qui sont inactifs affichent un taux nettement inférieur, à 10%.

Une combinaison encore peu utilisée

L’étude "confirme le fait que les employeurs valorisent d’avantage les candidats ayant suivi une formation lorsque celle-ci est combinée à une expérience professionnelle additionnelle, autre que les immersions ou stages de quelques semaines", conclut la Dares. Au passage, elle permet d’avoir une vision plus nuancée des contrats aidés, considérablement réduits sous le quinquennat Macron, après avoir été régulièrement remis en question quant à leur efficacité. Publiée en 2019, une étude de l’Insee (voir notre article) adoptant la même méthode avait aussi souligné ce rôle positif de "tremplin" des contrats aidés sur les emplois de secrétaire et d’aide à domicile.

Institués sous le quinquennat Hollande, les emplois d’avenir avaient permis de commencer à associer emploi et formation, mais de manière marginale. Cependant, la Dares rappelle que le taux d’accès à une formation certifiante est seulement de 19% pour les emplois d’avenir, et de 18% pour les parcours emploi compétences qui les ont remplacés depuis 2017.

Les entreprises comptant plus de dix salariés favorisent moins les candidats sans diplôme que les autres, souligne aussi la Dares. "Les grandes entreprises ont des procédures plus formalisées, le diplôme y reste un requis incontournable", a expliqué la directrice de la Dares, Selma Mahfouz lors de la présentation de l’étude. Par ailleurs, sans surprise, "il apparaît très nettement que le taux de rappel des candidats est plus faible dans les zones où le taux de chômage est plus élevé que la moyenne, quel que soit leur profil".

 

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