Simulateurs, réalité augmentée et vidéos en IFSI : « mieux vaut tenir compte des individualités de chacun »

Les ressources numériques sont de plus en plus utilisées par les formateurs en IFSI et en IFCS. L’utilisation de ce type d’outils nécessite une réflexion sur l’ingénierie de la formation.

Simulateurs, réalité augmentée et vidéos en IFSI : mieux vaut tenir compte des individualités de chacun

© Shutterstock

L’usage de dispositifs de formation hybrides articulent à des degrés divers des phases de formation en présentiel et en distanciel.

« Les ressources utilisées sont variées comme des simulateurs, la réalité augmentée ou encore la vidéo », a fait savoir Lydie Dondelli, formatrice en santé et ingénieure pédagogique à l'Institut de formation paramédical (IFPM) Sud Francilien, lors d’un webinaire organisé par SimForHealth, un éditeur de solutions numériques pour la formation en santé.

Aujourd’hui, le numérique est totalement intégré au quotidien des étudiants. Néanmoins, « dans le domaine de la formation, plutôt que d’avoir une orientation techno-centrée, dans laquelle le numérique prend une place centrale, il est indispensable de prendre en compte l’acculturation des apprenants et des formateurs, qui ont un niveau de maîtrise différent des nouvelles technologies », a rappelé lors du même webinaire Loïc Martin, cadre supérieur de santé, formateur à l’Institut de formation des cadres de santé (IFCS) au CHU de Rouen.  

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Questionnement en amont de la formation

Avant de mettre en place ce type de formation, l’enseignant se doit se s’interroger sur plusieurs points : l’enseignement va-t-il se faire en mobilité, au domicile, à l’université ? Se pose également la question de la temporalité individuelle et collective. « Réfléchir à un apprentissage avec des technologies, pose la question du temps, du lieu, du moment et de la prise en compte individuelle, a souligné Loïc Martin.

 Il faut se demander pourquoi vouloir imaginer les mêmes séquences de cours pour tous les étudiants, à la même heure et au même endroit. Mieux vaut tenir compte des individualités de chacun car tel étudiant va plus facilement apprendre dans sa cuisine entre 6h et 8h du matin, tandis qu’un autre sera plus efficace à la bibliothèque entre 15h et 17h. »

Les modalités de scénarios pédagogiques sont elles aussi importantes.

L’enseignement va-t-il avoir lieu en direct, en face à face et à distance, ou en comodale(1). « La réponse va influencer la préparation de la stratégie pédagogique du formateur au regard des objectifs qu’il s’est fixé », a rapporté Loïc Martin avant de poursuivre : « Et comme le formateur va être sur des temps, des lieux et des étudiants différents, il doit nécessairement adopter une pédagogie différenciée, c'est-à-dire avoir des chemins différents en fonction des étudiants mais pour aboutir à un objectif commun. »

Comme pour n’importe quel dispositif de formation, il est alors impératif de présenter à l’apprenant le plan de séquençage c'est-à-dire les objectifs que le formateur souhaite atteindre.

Appropriation de l’outil

Autre point à ne pas négliger : l’appropriation des techniques et des outils numériques à la fois par le formateur et les apprenants. Le formateur doit s’interroger sur ses compétences et connaissances du numérique et en ingénierie pédagogique. « Les technologies avancent vite et il faut être au fait de la diversité des solutions et toujours s’y former», a rappelé Loïc Martin.

Il faut aussi s’assurer que les étudiants appréhendent les outils numériques et « penser à l’accompagnement que cela peut nécessiter », a-t-il soutenu, précisant qu’il faut aussi tenir compte des moyens financiers des étudiants et avoir en tête que l’objectif est de leur donner un maximum de chance.

Stéphanie Siloret, cadre de santé, formatrice au Centre de formation paramédicale de Niort a recours aux simulateurs numériques auprès des ESI. « Avant de l’utiliser, il faut toujours leur rappeler le cadre, c'est-à-dire la confidentialité, le droit à l’erreur, le non jugement, et présenter la configuration », a-t-elle expliqué.

Un briefing avant le début de la simulation afin de rappeler le contexte est indispensable. « Pendant la simulation, les étudiants vont pouvoir échanger, partager leur expérience, se positionner, construire des arguments, négocier, rechercher », a-t-elle fait savoir.

Vient ensuite le temps du débriefing, pour accueillir leur ressenti et restituer les différentes étapes du raisonnement clinique. « Ma posture pédagogique est facilitatrice, a rapporté la formatrice. Je questionne leur raisonnement mais je ne donne pas les réponses. Je propose des points de vue, des connaissances et si certains éléments ne sont pas évoqués, j’offre un éclairage synthétique. »

Laure Martin

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(1) Il s’agit d’une gestion simultanée d'une classe physique, d'une classe virtuelle synchrone et d'une classe en ligne asynchrone

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