Interview

Najat Vallaud-Belkacem : «Enseigner est devenu l’un des métiers les plus difficiles au monde»

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L'ancienne ministre de l'Education nationale, qui était en fonction lors des attentats de 2015, revient sur les dispositifs qui avaient été mis en place à l'époque, et défend la liberté pédagogique des professeurs.
par Marie Piquemal et Rachid Laïreche
publié le 19 octobre 2020 à 6h14

Najat Vallaud-Belkacem a été pendant trois ans ministre de l'Education nationale, de 2014 à 2017, sous la présidence de François Hollande, et était notamment en fonction lors des attentats de janvier 2015. Elle réagit pour Libération à l'assassinat terroriste de Samuel Paty, enseignant à Conflans-Sainte-Honorine.

Vendredi soir, l’effroi : un professeur est décapité à la sortie du collège. Comment réagit l’ancienne ministre de l’Education ?

Après janvier 2015, je ne me suis pas réveillée un seul jour sans nourrir la crainte sourde que l’école, les élèves, les enseignants puissent être à nouveau la cible des terroristes. Autant vous dire que mon cœur s’est arrêté de battre une fraction de seconde en entendant la nouvelle. Je n’arrête pas de penser aux proches de cet enseignant, sa famille, ses collègues, ses élèves.

Après les attentats contre Charlie, vous aviez lancé un ensemble de mesures destinées à assurer la transmission des valeurs de la République. Peut-on en conclure aujourd’hui que cela n’a pas suffi ?

A l’époque, dans un contexte de montée extrême des tensions, et après des Assises qui avaient associé toute la communauté éducative, nous avons déployé tout ce qui était possible pour aider l’école dans cette tâche : remontées systématiques du moindre incident suivies de sanctions et de signalements à la justice, outils pédagogiques et formations pour les enseignants pour les aider à affronter des situations délicates, référents laïcité dans les académies pour les accompagner au plus près du terrain, réserve citoyenne po

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