Depuis cinquante ans, il conseille les étudiants, oriente les lycéens, rassure les parents, coache gratuitement les jeunes dans leur parcours de vie, notamment ceux qui sont les plus dépourvus de soutien. Le Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ) est une institution qui accueille, chaque année, 100 000 personnes à Paris.
Mais à l’heure de son demi-siècle, l’association pourrait se retrouver sans domicile. En effet, la Mairie de Paris compte récupérer le bâtiment de 4 000 m2 qu’elle occupe sur le front de Seine, à deux pas de la tour Eiffel. « Le 1er janvier 2021, le CIDJ ne pourra plus être dans ces locaux », avertit Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris chargée de l’égalité femmes-hommes et de la jeunesse.
Le CIDJ occupe gracieusement ce vaste bâtiment à la suite d’un accord entre l’Etat et la Ville. A la fin des années 1960, la Mairie de Paris s’était engagée à lui en laisser l’usage pendant quarante ans, en échange de la parcelle de terrain qui alors appartenait à l’Etat. A échéance de cette convention, il y a plus de dix ans, la Ville a continué à laisser le CIDJ occuper le 101, quai Branly. Mais en 2018, une délibération du conseil de Paris vote un projet de réaménagement du site de la tour Eiffel, dans le cadre de l’accueil des Jeux olympiques de 2024. Le nouveau projet ne laisse pas de place au CIDJ : « les locaux vont être détruits », explique Hélène Bidard.
Pas de locaux adaptés
Depuis 2018, les mois, puis les années passent sans qu’une solution de relocalisation pérenne du centre soit trouvée. « Nous avons pourtant fait une douzaine de propositions de relogements au CIDJ », avance Hélène Bidard. « C’est faux, la Ville nous a soumis une seule solution de relogement, 55, quai de Grenelle, dans le 15e arrondissement, mais il s’agit d’un bail précaire qui arrive à expiration dans dix-huit mois et ne respecte pas les normes d’accessibilité des personnes en situation de handicap », répond Marie Richard, présidente du CIDJ. Début octobre, le centre accueillait dans ses murs 1 200 personnes lors du forum Emploi handicap.
Au-delà d’un problème d’accessibilité, c’est surtout un problème financier que l’association ne peut surmonter seule. Après plusieurs années de déficit, le centre remonte la pente. « Nous avons mis nos comptes à l’équerre. Nous sommes en mesure de payer nos charges, nos impôts et de fonctionner, affirme Marie Richard. Mais nous ne pouvons pas payer un loyer de 500 000 euros annuels sans le soutien des collectivités et de l’Etat. »
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