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Reconfinement: au cœur des enjeux, l’école reste ouverte

Les écoliers, de la maternelle au lycée (ici une classe de CP à Paris), reprendront les cours le 2 novembre. François BOUCHON/Le Figaro

Collèges et lycées maintiendront les cours. Mais un protocole spécial devrait être adopté.

Parmi les scénarios de reconfinement envisagés par l’exécutif, l’hypothèse d’une fermeture des écoles a toujours été exclue. Mercredi soir, le président Macron a confirmé que les élèves, de la maternelle au lycée, reprendront le chemin de leurs salles de classe le 2 novembre. «Les enfants ne sauraient être privés durablement d’éducation, de contact avec le système scolaire», a indiqué le chef de l’État, annonçant que les écoles, les collèges et les lycées resteront ouverts avec «un protocole sanitaire renforcé». «Le distanciel a fait beaucoup de ravages pendant le confinement. Aujourd’hui, même le “mi-distanciel” n’est pas envisagé pour les écoliers», confiait, mardi, un ministre.

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Le gouvernement reste en cela fidèle au chemin tracé depuis la rentrée de septembre. Car il faut bien que les parents travaillent - ou télétravaillent - et éviter que l’économie ne sombre un peu plus. Il faut aussi que les enfants et les adolescents gardent le contact avec le monde scolaire, pour prévenir un décrochage scolaire supplémentaire et ne pas voir les violences familiales augmenter, comme ce fut le cas pendant le confinement du printemps.

Agacement, voire colère froide du côté des syndicats enseignants qui, depuis septembre, dénoncent le «tout va bien» du ministre de l’Éducation. Fin août, la Rue de Grenelle avait publié un protocole sanitaire allégé permettant à tous les élèves d’aller en cours. Le 21 septembre, après la multiplication de cas et suspicions de Covid dans les écoles, le ministre rédigeait un texte permettant de limiter ces fermetures de classe. En se fondant sur l’argument scientifique de moindre contagiosité des enfants. Voilà des mois que les syndicats demandent un protocole renforcé. Ce sera le cas le 2 novembre. Le gouvernement détaillera ce jeudi les mesures attendues. La question du masque pour les moins de 11 ans se pose à nouveau.

Soulagement du côté des familles, qui n’étaient pas prêtes à revivre l’épisode de l’école à la maison, mais aussi dans le monde économique. Ces derniers jours, c’est avec inquiétude que les entreprises voyaient se profiler le scénario de télétravailleurs absorbés par leur progéniture et risquant d’être moins productifs. «Le dossier est d’autant plus épineux qu’il est très subjectif, observe Émeline Rolin, responsable du pôle social chez Exco, un réseau de cabinets d’experts comptables. Certains ont des enfants en bas âge, d’autres des ados, il n’y a pas de règles intangibles sur la gestion de l’emploi du temps.»

Précisions ce jeudi

Précisément, tous les élèves seront-ils logés à la même enseigne? Y aura-t-il, pour les collèges et surtout les lycées - dont la fermeture a, un temps, été envisagée - une part d’enseignement à distance? Là encore, le premier ministre et le ministre de l’Éducation vont préciser les choses ce jeudi.

«Mais la seule solution, pour renforcer le protocole sanitaire dans les collèges et les lycées, c’est de réduire les groupes d’élèves, résume», résume Florence Delannoy, du Syndicat des personnels de direction (SNPDEN), à l’Unsa. Et d’introduire, donc, une part de distanciel. Le plus simple pour les établissements serait de mettre en place des semaines A sur place et B à distance», ajoute-t-elle. Impossible, en d’autres termes, d’imaginer - comme cela se fait dans des universités - un professeur en classe face à un groupe réduit, qui, filmé, ferait aussi cours à ses élèves à distance. «Quelques lycées, quelques classes sont équipés, mais les moyens techniques manquent», poursuit Florence Delannoy. Le «plan de continuité pédagogique» rédigé cet été par le ministère prévoit, en cas de circulation «active» et «très active» du virus, la mise en place de l’enseignement à distance. Il est notamment question de réquisition des locaux - bibliothèques, salles municipales… - pour accueillir l’ensemble des élèves, à l’école ou ailleurs, mais en dehors de leur domicile. «Mais nous n’avons jamais eu de discussion sur la mise en pratique de tout cela, regrette Sophie Vénétitay, au Snes. Et pourquoi ce plan n’a-t-il pas été activé jusqu’à maintenant, alors que le virus circule activement depuis plusieurs semaines?»

Quant aux moyens humains, ils risquent aussi de manquer. D’autant qu’avec l’aggravation de l’épidémie, les personnels «à risque» ou vivant avec des personnes à risque - environ 10 % des effectifs - pourraient bien ne pas enseigner en présentiel.

Les entreprises, de leur côté, vont-elles se montrer compréhensives vis-à-vis de leurs salariés? «J’attends d’un salarié responsable qu’il s’organise avec son conjoint ou sa conjointe, qu’il fasse appel à sa famille, à ses amis, à des aides, à l’école, à l’État, que sais-je encore, mais je ne suis pas une assistance sociale», résume abruptement un chef d’entreprise dans le secteur du numérique,

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9 commentaires
  • 3946137 (profil non modéré)

    le

    Mais comment va t'on contrôler que les collégiens et lycéens ne vont pas continuer à se réunir après la classe et vont bien rentrer chez eux pour se confiner ???

  • Petit Menhir

    le

    S’il s’avère un jour que les enfants et les jeunes en général sont vecteurs, on pourra les considérer comme « génération sacrifiée » sur l’hôtel de la finance. Macron l’affirmait lui-même hier soir la Covid chez les jeunes aussi peut engendrer des séquelles graves qui durent dans le temps. Qu’importe... parents travaillez tranquilles, on s’occupe de vos petits chéris. Voilà la bonne devise de ce nouveau confinement.

  • nathalie cohen

    le

    Il. Y a que les petits qui ont le nez qui coulent 8 mois sur 12 ! Les plus grands sont protégés par leur consommation de .....

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