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Laïcité : « La priorité est de former les enseignants »

Jean-Louis Bianco, président contesté de l’Observatoire de la laïcité, défend son bilan à la tête de cet organisme indépendant.

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Publié le 31 octobre 2020 à 10h32, modifié le 06 novembre 2020 à 11h39

Temps de Lecture 7 min.

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Ils restent. Des voix réclamaient le départ de Jean-Louis Bianco et de Nicolas Cadène, respectivement président et rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité. Depuis 2013, cet organisme indépendant, rattaché à Matignon, est chargé de conseiller le gouvernement. Périodiquement, il est accusé de mollesse face aux atteintes à la laïcité par les partisans d’une politique plus offensive. Le premier ministre, Jean Castex, a semblé donner raison à ces détracteurs, le 20 octobre, en annonçant qu’il allait « renouveler » l’Observatoire. Il a reçu Jean-Louis Bianco vendredi 30 octobre. L’Observatoire doit finalement être maintenu dans sa composition actuelle jusqu’au terme de son mandat, en avril 2021. « Il appartient au premier ministre de communiquer avant moi sur les décisions qu’il a prises », se contente d’indiquer M. Bianco.

Certains reprochent à l’Observatoire une approche trop juridique, qui l’aurait rendu aveugle à la montée du « séparatisme » islamiste. Y a-t-il eu défaillance dans le diagnostic ?

Cette accusation est scandaleuse. Elle provient de gens qui ne lisent pas ce que nous écrivons. D’abord, sur l’approche juridique, nous sommes dans un Etat de droit. Ne pas appliquer le droit serait choquant. Cela permettrait à la loi du plus fort de s’imposer. Ensuite, dans tous nos rapports, nous avons attiré l’attention sur la montée des tensions et des conflits autour de la gestion du fait religieux, dans toutes les structures. Dès 2013, j’alertais sur les pressions communautaristes. Si ça, c’est une mollesse de diagnostic, je ne sais pas ce qu’est un diagnostic ferme.

Qu’avez-vous alors fait ?

Nous avons obtenu des mesures de fermeté indispensables. Une instruction demande aux procureurs de porter plainte quand, dans un restaurant, une femme se voit refuser d’être servie, parce que c’est une femme. Dans certains quartiers, il est difficile pour elles de faire cette démarche. Cette mesure a l’avantage de s’appuyer sur des faits, et non sur un jugement idéologique, de rassurer les citoyens ordinaires qui voient que tout n’est pas permis, et de donner un signal à ceux qui veulent islamiser la société. Nous avons aussi obtenu que soit obligatoire une formation à la laïcité pour tous les imams détachés et les aumôniers de prison. Nous avons souhaité que l’Etat ait un meilleur contrôle sur les établissements scolaires hors contrat, ce qui a fini par être fait par la loi Gatel.

Certains ont tendance à dire que tout va mal tout le temps. C’est vrai que la situation actuelle est terriblement angoissante. Des crimes sont commis. On voit de plus en plus des formes de religion très archaïques, littéralistes, éloignées de l’égalité entre la femme et l’homme. Il y a effectivement une offensive, et un combat à mener. Mais il ne faut pas se tromper de diagnostic. Ce n’est pas tout le temps et partout. En beaucoup d’endroits, la laïcité fonctionne bien. Beaucoup de problèmes se résolvent par le dialogue. Pour nous, la priorité est de former les enseignants.

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