Et un de plus dans le rouge ! Le mois d’octobre 2020 s’est soldé par un recul des immatriculations de véhicules neufs : − 9,5 % par rapport à la même période de 2019, selon les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiés dimanche 1er novembre. C’est la huitième fois, cette année, que les ventes de voitures évoluent à la baisse. Seuls deux mois – juin et juillet – apparaissent dans le vert en 2020. Sur les dix premiers mois de l’année, la facture s’alourdit encore pour le commerce automobile hexagonal, avec désormais une baisse de 26,9 % depuis janvier, soit un demi-million de véhicules de retard par rapport à l’an dernier.
Cependant, l’essentiel n’est pas là. Car, aussi inquiétantes qu’elles puissent paraître, ces ventes d’octobre ne sont pas en elles-mêmes un si mauvais résultat. « En fait, le chiffre est en ligne avec la moyenne des immatriculations de la période ces dernières années », explique François Roudier, directeur de la communication du CCFA. Ce recul se compare, il est vrai, avec un mois d’octobre 2019 comptant un jour ouvré de plus qu’en 2020 et où les constructeurs avaient artificiellement poussé la vente de véhicules émetteurs de dioxyde de carbone avant d’entrer dans une période de durcissement de la régulation environnementale.
Ce qui désormais obnubile l’ensemble de la filière, des sous-traitants aux concessionnaires, c’est de savoir si le reconfinement va provoquer un effondrement des ventes analogue à celui du printemps. A l’époque, le blocage du pays avait mis à l’arrêt tout le secteur et conduit à des baisses inouïes de mars à mai, culminant en avril avec un taux de − 88,8 % irréel.
« Certes, ce mois d’octobre, on n’est pas très loin des tendances de long terme, note Xavier Horent, le délégué général du Conseil national des professions de l’automobile, qui fédère les entrepreneurs du service automobile, mais cette nouvelle baisse est une forme d’avertissement pour la suite. » « Nous ne sommes pas très optimistes pour la fin d’année, admet M. Roudier. Il y a des signes inquiétants comme un fléchissement des commandes perceptible sur la fin du mois d’octobre. »
« La situation est assez différente de celle de mars »
Le problème, en l’occurrence, est que la fermeture des concessions peut avoir des répercussions sur l’ensemble de la filière : sur le commerce automobile, mais aussi sur toute la chaîne industrielle – constructeurs et équipementiers, jusqu’à la production d’acier dans les hauts-fourneaux. Car, dans l’industrie automobile, le principe est de constituer un minimum de stocks (coûteux à gérer) et donc, en théorie, de ne produire que ce que l’on vend.
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