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Emploi : la crise ne semble pas avoir eu d'effet stigmatisant sur les handicapés

Le réseau national des agences Cap emploi témoigne d'un rebond des embauches des personnes handicapées au troisième trimestre après un effondrement durant le premier confinement.

La généralisation du rapprochement Cap emploi-Pôle emploi a été repoussée en avril.
La généralisation du rapprochement Cap emploi-Pôle emploi a été repoussée en avril. (iStock)

Par Alain Ruello

Publié le 3 nov. 2020 à 17:27

La crise économique a frappé le marché de l'emploi des personnes en situation de handicap, mais pas plus que celui de la population active dans sa globalité. C'est la principale conclusion qui ressort des chiffres publiés ce mardi par Cheops, le réseau national des agences Cap emploi, qui représente un quart des chômeurs handicapés. « La reprise constatée au troisième trimestre après effondrement sur le précédent nous permet de rester optimistes. Il n'y a pas eu de mise à l'écart des travailleurs handicapés », a commenté sa déléguée générale, Marlène Cappelle, lors d'un point de presse.

Comme celui de Pôle emploi, le réseau des agences Cap emploi aide les chômeurs handicapés à trouver un travail et les entreprises à les recruter mais dans un registre spécialisé là où le premier reste généraliste puisqu'il accueille tous les publics. Il compte une petite centaine d'antennes qui ont réussi à récupérer une partie du chemin perdu pendant le premier confinement en témoigne l'évolution annuelle du nombre de placements réalisés depuis janvier : -21 % sur le premier trimestre, -45 % sur le suivant et -12 % sur le troisième, pour atteindre 50.650 au total.

Pas d'afflux d'inscriptions à Pôle emploi

Les évolutions sont comparables si l'on ne prend que les embauches en CDI, les créations d'activité ou encore les formations, avec même un rayon de soleil du côté des contrats d'apprentissage en forte hausse, portés par l'aide très généreuse de l'Etat dans le cadre du plan jeune lancé cet été . Idem pour les aides au maintien dans l'emploi, service rendu avec l'aide de l'Agefiph ou du Fiphfp, les deux collecteurs des taxes d'entreprises. Tout cela a permis d'éviter une vague d'inscriptions à Pôle emploi à la rentrée en lien avec le très fort rebond de l'activité. « Plutôt une tendance à s'installer dans un chômage de longue durée », estime Marlène Cappelle.

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Le second confinement va-t-il changer la donne ? Pour le référent entreprise de Cheops et directeur de Cap emploi pour les Alpes-Maritimes, Georges-Eric Martinaux, c'est probable. « Nous nous concentrons sur les entreprises qui survivent. Malheureusement, je crains que les placements baissent », anticipe-t-il.

Dans ce contexte incertain, le processus de rapprochement avec Pôle emploi, gelé au printemps, va se poursuivre. Pour rappel, il prévoit l'intervention de conseillers Cap emploi dans les agences de l'opérateur public dans certaines tranches horaires. Actuellement testé dans 19 sites pilotes, ce rapprochement sera étendu à 200 autres à partir de janvier pour une généralisation prévue, à ce stade, en avril. Un bilan de l'expérimentation sera publié fin novembre.

Un recrutement toujours perçu comme complexe

Un sondage réalisé par le cabinet Michael Page pour l'Agefiph montre que pour les deux tiers des entreprises le recrutement d'une personne handicapée reste complexe. La connaissance de la réglementation est très majoritairement perçue comme suffisante, mais une sur deux estime manquer d'information sur l'accompagnement et les aides disponibles. « Faute d'une vision claire et réaliste des aménagements et procédures liés à l'intégration des travailleurs handicapés, nous observons une retenue, souvent infondée, des entreprises à recruter », analyse Frédéric Benay, managing director chez Michael Page.

Alain Ruello

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