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Précarité : le gouvernement cherche la parade pour les jeunes

Opposé à la création d'un RSA pour les moins de 25 ans, l'exécutif préfère élargir l'accès à la Garantie jeunes pour parvenir à son objectif de 150.000 entrées dans ce dispositif l'année prochaine.

Les Missions locales ont proposé des adaptations de la Garantie jeunes au ministère du Travail.
Les Missions locales ont proposé des adaptations de la Garantie jeunes au ministère du Travail. (Marta Nascimento/Rea)

Par Alain Ruello, Isabelle Ficek

Publié le 6 nov. 2020 à 09:00Mis à jour le 2 avr. 2021 à 16:56

La pression pour l'instauration d'un revenu minimum jeune ne faiblit pas, poussant le gouvernement - qui s'y oppose - à miser sur la Garantie jeunes, un dispositif qui a fait ses preuves quitte à en revoir les contours. Dernier exemple en date : les députés socialistes ont lancé une consultation citoyenne pour « co-construire » une proposition de loi en faveur d'un revenu de base pour les 18-25 ans.

Cette initiative s'ajoute aux appels d'associations, de parlementaires ou de syndicats , en faveur de l'ouverture du RSA aux moins de 25 ans sans ressource. Avec la crise, plaident-ils, stages, CDD ou formations se ferment et les aides de parents s'amenuisent. L'augmentation du chômage frappe toujours les plus les jeunes qui, faute d'avoir cotisé suffisamment, n'ont pas droit à une allocation.

Priorité à l'insertion

Présentant ses actions contre la pauvreté, le Premier ministre Jean Castex n'a pas répondu à ces appels mais débloqué une aide de 150 euros pour les moins de 25 ans et les étudiants boursiers , soit 1,3 million de jeunes. Au-delà de ce coup de pouce, le gouvernement, qui regarde de près la situation des jeunes avec la crise, mise sur les mesures de son plan jeunes et notamment la Garantie jeunes. Plutôt qu'une aide « sèche », mieux vaut verser une indemnité couplée à un accompagnement, plaide-t-il.

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Pour rappel, la Garantie jeunes est assurée par les Missions locales et s'adresse aux 16-26 ans ni en emploi, ni en formation, ni en étude (NEET selon l'acronyme anglais), sans soutien familial et dont les ressources ne doivent pas dépasser le RSA. Généralisée en 2017, elle oblige le jeune à s'engager dans un parcours d'insertion d'une année alternant phase collective et expériences professionnelles, assortie d'une aide de 497 euros mensuels.

En temps normal, les Missions locales parviennent à peu près à leur objectif de faire entrer 100.000 jeunes dans le dispositif chaque année, soit la population cible estimée. Avec la crise, le gouvernement a prévu d'en financer 50.000 de plus, ce qui va sans doute obliger à assouplir les critères d'accès.

« Tous ceux qui le souhaitent »

La secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, Sarah El Haïry, a demandé mi-octobre au Conseil d'orientation des politiques de jeunesse de lui faire des recommandations pour « favoriser et faciliter » l'accès à la Garantie jeunes « à tous ceux qui le souhaitent ». Le rapport est attendu sous peu, indique son entourage.

Consciente que le saut de 50 % demandé n'ira pas de soi à législation inchangée, l'Union nationale des Missions locales a déjà proposé quelques adaptations au ministère du Travail, par exemple de dépasser le principe de la mise en situation professionnelle sans attendre. « Sans dénaturer l'esprit de la Garantie jeunes », assure sa déléguée générale, Sandrine Aboubadra-Pauly.

Isabelle Ficek et Alain Ruello

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