Les conflits qui agitent l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Montpellier (Ensam) s'affichent désormais sur les murs de l'établissement. Le 27 octobre, élèves et enseignants découvraient des tags et des collages près du portail : «harcèlement», «complicité», «école de la honte». Les noms de quatre professeurs étaient aussi placardés sur le mur, avant que le tout ne soit recouvert d'une bâche par la direction qui, dans la foulée, déposait plainte pour dégradations et propos diffamatoires. Mais des étudiants de l'Ensam ne veulent plus se taire : 170 d'entre eux ont diffusé en début de semaine une lettre ouverte dans laquelle ils pointent une «ambiance de travail polluée», un «climat de tension», un «silence écrasant qui [les] empêche d'étudier sereinement».
Le corps enseignant ne se porte pas mieux : on y dénonce des abus et excès de pouvoir concernant des non-renouvellements de contrat, des irrégularités dans les procédures de recrutement, des jurys non conformes… Au total, une demi-douzaine de recours devant le tribunal administratif vise l'Ensam. Le procureur de Montpellier a en outre été saisi, le 27 octobre, par 14 enseignants qui souhaitent porter devant la justice des faits de harcèlement. «Les problèmes s'aggravent et s'institutionnalisent à l'Ensam, où l'arbitraire est devenu la règle, commente à Libération Me Sophie Mazas, qui défend la plupart des requérants. Il s'agit désormais d'agréger