Cela suffira-t-il à calmer le mouvement de protestation qui gagne, de jour en jour, les établissements scolaires ? Au terme d’une semaine de rentrée particulièrement tendue, tant sur le plan sanitaire que sécuritaire, Jean-Michel Blanquer a acté, jeudi 5 novembre, la possibilité pour les lycées de modifier leur fonctionnement au moins jusqu’à Noël.
« Il convient désormais que [chacun] établisse un plan de continuité pédagogique, mis en œuvre jusqu’aux prochains congés scolaires, qui garantisse au moins 50 % d’enseignement en présentiel pour chaque élève », précise le ministre de l’éducation dans un courrier adressé aux chefs d’établissement, jeudi soir. Une « attention particulière » devra être apportée aux lycées professionnels, y lit-on – des établissements où le décrochage scolaire, durant le premier confinement, a été particulièrement important aux dires des enseignants.
Pas de changement imposé. « Un établissement avec une plus faible densité d’élèves peut parfaitement garder l’organisation actuelle, dès lors qu’elle permet le respect du protocole sanitaire », écrit M. Blanquer. Depuis le début de la crise, il n’a cessé de plaider pour le maintien du maximum de cours en présentiel. A ce stade de l’épidémie, le ministre reste sur cette ligne : « Des fermetures d’établissement, c’est ce que nous avons depuis le début [de la crise sanitaire] cherché à éviter à tout prix », a-t-il rappelé sur la Matinale de RTL, vendredi 6 novembre. Ces fermetures ne sont pas exclues pour autant : trois écoles et deux collèges ont été contraints, cette semaine, de suspendre leurs cours. Quelque 3 528 élèves (sur un total de 12,4 millions) et 1 165 personnels de l’éducation ont été testés positifs au Covid-19 ces derniers jours.
Arbitrages locaux
Lors de son point épidémique hebdomadaire, jeudi, le ministre de la santé, Olivier Véran, a lui aussi rappelé le souhait du gouvernement de « pérenniser l’éducation ». Le cadre pour y parvenir est désormais fixé : chaque élève doit être présent en cours au moins la moitié du temps scolaire, et travailler le reste du temps en classes virtuelles ou en autonomie, explique la missive ministérielle. Le détail de l’organisation est, lui, renvoyé à des arbitrages locaux : accueil en demi-groupes ; accueil par niveau ; travail à distance un ou deux jours par semaine… « Chaque établissement est un cas particulier », défend M. Blanquer. Il a formalisé une contrainte dans son courrier : tous les élèves d’un « même niveau » devront adopter les « mêmes modalités » d’enseignement.
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