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En temps de crise, les femmes sont plus facilement désignées pour diriger les entreprises

Arrivées au sommet de grands groupes malgré des stéréotypes bien ancrés, des dirigeantes témoignent.

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Publié le 07 novembre 2020 à 10h00, modifié le 09 novembre 2020 à 10h10

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Ilham Kadri, la directrice générale du chimiste belge Solvay. Ici, à Paris le 15 novembre 2018.

Et si la crise due au Covid-19 incitait les entreprises à promouvoir davantage de femmes à leur tête ? La recherche en psychologie sociale va dans ce sens. Ces dernières années, des expériences ont ainsi été menées auprès d’étudiants ou encore de cadres supérieurs, leur demandant de choisir pour diriger une entreprise entre deux candidats hypothétiques, dont un homme et une femme au profil similaire. Résultat : si l’entreprise est censée bien se porter, la majorité du groupe testé sélectionne le candidat ; si elle est réputée traverser une passe difficile, c’est la femme qui est désignée par le plus grand nombre.

Les chercheurs Michelle Ryan et Alexander Haslam, qui ont mis en avant ce phénomène, parlent d’une « falaise de verre », en référence au fameux « plafond de verre » qui empêche les femmes de parvenir en haut de la pyramide : autrement dit, une fois parvenues péniblement au sommet, elles en tombent plus vite…

Marie-Ange Debon, intronisée le 24 août à la présidence du directoire du Groupe Keolis, avoue découvrir ce concept, avant de se souvenir : « C’est vrai que j’avais été nommée patronne de Suez France après un avertissement sur les résultats. » Quant à Catherine MacGregor, qui deviendra directrice générale de l’énergéticien Engie au 1er janvier 2021, seule à ce poste dans le CAC 40, elle est prévenue : Isabelle Kocher, à qui elle succède, n’a eu droit qu’à un seul mandat.

« C’est vrai que j’avais été nommée patronne de Suez France après un avertissement sur les résultats », Marie-Ange Debon, présidence du directoire du Groupe Keolis

La « falaise de verre » s’expliquerait par les préjugés répandus sur les genres. « Quand une entreprise va bien, les gens préfèrent des leaders avec des qualités stéréotypées masculines, mais, quand l’entreprise va mal, ils pensent que des compétences stéréotypées féminines s’avèrent nécessaires pour redresser la situation », avancent Susanne Bruckmüller et Nyla Branscombe, deux psychologues, dans un article publié dans la Harvard Business Review.

« On attend des femmes qu’elles soient bienveillantes, à l’écoute, avec un esprit de conciliation. L’homme est perçu comme dominant, aimant le pouvoir. Ce sont des stéréotypes intériorisés depuis le plus jeune âge qui poussent à agir inconsciemment dans ce sens », développe Sarah Saint-Michel, maîtresse de conférences à la Sorbonne. Autrement dit, même si cela ne correspond pas à leur pente naturelle, les femmes adoptent certains comportements.

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