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Confinement : la filière automobile reçoit un nouveau coup de pouce

La baisse des primes à la conversion et du bonus à l'achat de véhicules électrique sera décalée de 6 mois, au 1 er  juillet 2021. L'exécutif a aussi lancé le Fonds Avenir Automobile 2, destiné à renforcer les fonds propres des sous-traitants du secteur : doté de 525 millions d'euros maximum, il a réalisé son premier investissement.

Le barème de la prime à la conversion, versée lors de l'achat d'un véhicule neuf ou récent en contrepartie de la mise au rebut d'une vieille voiture polluante, restera en vigueur six mois de plus que prévu.
Le barème de la prime à la conversion, versée lors de l'achat d'un véhicule neuf ou récent en contrepartie de la mise au rebut d'une vieille voiture polluante, restera en vigueur six mois de plus que prévu. (iStock)

Par Anne Feitz

Publié le 6 nov. 2020 à 14:44Mis à jour le 6 nov. 2020 à 17:15

Nécessaires, mais pas suffisantes. Les acteurs de l'automobile dans l'Hexagone sont loin d'applaudir des deux mains les mesures annoncées vendredi par le gouvernement. Suite à un comité stratégique de filière qui s'est tenu dans la matinée, l'exécutif a pourtant annoncé plusieurs nouveaux coups de pouce destinés à soutenir les acteurs du secteur.

Les barèmes actuels de la prime à la conversion, ainsi que du bonus versé lors de l'achat d'un véhicule électrique, qui devaient être revus à la baisse le 1er janvier prochain, seront finalement maintenus jusqu'au 30 juin 2021. « Le confinement va perturber les ventes sur les derniers mois de l'année, il s'agit de soutenir malgré tout le verdissement du parc », avance-t-on au ministère de la Transition écologique.

La prime à la conversion, versée lors de l'achat d'un véhicule moins polluant en contrepartie de la mise au rebut d'une vieille voiture, continuera donc d'inclure les diesels récents (Crit'Air 1 ou 2), et restera comprise entre 1.500 et 5.000 euros, sous conditions de revenus. Et le bonus pour l'électrique, qui devait être réduit de 7.000 à 6.000 euros, se maintiendra donc à ce niveau six mois de plus. Les barèmes qui s'appliqueront ensuite seront publiés dans les prochains jours, a indiqué le gouvernement.

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Fonds d'investissement en fonds propres

Ni le durcissement du malus prévu au 1er janvier, ni l'introduction d'un malus au poids prévu début 2022, ne sont, eux, remis en cause. « Il ne s'agit pas de ralentir la décarbonation de la filière, les calendriers sont maintenus », confirme-t-on à l'hôtel de Roquelaure.

Autre annonce, le gouvernement a donné un coup d'envoi au Fonds Avenir Automobile 2. Héritier du premier fonds du même nom et destiné à soutenir en capital les sous-traitants de la filière, il a été doté de 525 millions d'euros maximum apportés par PSA, Renault, bpifrance et l'Etat. Il a rendu public vendredi son premier investissement de 8 millions d'euros au tour de table de Coretec. Cette PME familiale, qui intègre des lignes de production robotisées pour l'automobile, avait besoin de renforcer ses fonds propres pour financer sa croissance.

Les professionnels du secteur, qui réclament avant tout la réouverture des concessions automobiles, sont restés sur leur faim. « C'est une revendication forte, que nous allons instruire, mais qui dépend de décisions plus globales liées à la situation sanitaire », répond simplement Bercy, sans fermer la porte à cette revendication.

Chute des commandes de 70 % à 90 %

Si les concessionnaires ont été soulagés de pouvoir continuer à livrer leurs clients , contrairement à ce qui s'était passé au printemps, le « click & collect » autorisé est loin d'être, selon eux, la panacée.

Sur la première semaine de confinement, les prises de nouvelles commandes se sont littéralement effondrées, de 70 % à 90 % selon les acteurs, par rapport à la même période de 2019. « Si on ne permet pas rapidement la réouverture des concessions, cet effondrement aura pour conséquence la mise à l'arrêt de l'appareil industriel, avec un impact encore plus lourd qu'au printemps », alerte la PFA, qui représente la filière.

Même son de cloche au Conseil national des professions de l'automobile (CNPA). « Les réseaux de distribution constituent le premier maillon de la chaîne automobile, dont dépend l'écoulement de la production. […] L'ensemble de la filière aval automobile doit pouvoir poursuivre son activité, à défaut, l'effet domino sera implacable dès ce mois de novembre », insiste le CNPA, tout en proposant des mesures sanitaires renforcées.

Pour le moment, les usines automobiles tricolores continuent à tourner. Les livraisons des véhicules commandés, généralement assemblés en « juste à temps », sont encore possibles. Par ailleurs, la production de l'Hexagone sert l'ensemble des marchés européens, dont tous n'ont pas fermé leurs concessions. 

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Mais PSA a déjà supprimé des équipes de week-end et de nuit à Sochaux et à Rennes, pour adapter sa production à la demande. L'impact de la chute du marché auto tricolore , qui du coup pourrait atteindre 30 % cette année selon le CNPA, risque d'être dévastateur.

Anne Feitz

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