Le parent inquiet n’y trouvera pas de raison de désespérer… mais pas non plus matière à se réjouir. A la veille d’un appel à la « grève sanitaire » dans les écoles, collèges et lycées, et alors qu’une frange de la communauté éducative continue de s’interroger sur le risque encouru à laisser les établissements ouverts, le ministère de l’éducation a publié, lundi 9 novembre, les résultats des évaluations nationales menées, en septembre, en CP, en CE1 et en 6e. La mesure promise des effets du confinement scolaire à chacune de ces classes charnières.
L’exercice est robuste statistiquement (et même « unique en Europe », souligne-t-on au ministère) : quelque 800 000 élèves ont été soumis à une batterie de tests qui a peu évolué depuis 2017 et permet, ainsi, de comparer dans le temps les compétences acquises dans deux des domaines-clés que sont les mathématiques et le français. En 6e, l’évaluation a été enrichie d’un test de lecture rapide (un exercice de « fluence », comme disent les enseignants).
Des trois photographies communiquées, un « effet Covid » ressort bien, mais il diffère selon les niveaux : les résultats, en « légère baisse » en CP, ont diminué de manière « sensible » en CE1 en français tout en restant « relativement stables » en mathématiques. En 6e, ils ont en revanche augmenté, ce qui fait dire au directeur général de l’enseignement scolaire, Edouard Geffray – le numéro deux du ministère de l’éducation –, que les « effets péjoratifs du confinement ont été amortis en grande partie » grâce à la continuité pédagogique (les cours à distance) mis en œuvre par les enseignants.
Légère baisse en CP et CE1
Au-delà de ces différences, on retrouve, pour chacune des cohortes évaluées, une caractéristique commune : les écarts de niveau se sont systématiquement creusés entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et ceux qui ne le sont pas. Un « creusement des inégalités » sans cesse dénoncé par les enseignants durant le confinement.
Dans le détail, à l’entrée au CP, la part d’élèves ayant une maîtrise satisfaisante de la « connaissance du nom des lettres et du son qu’elles produisent » passe de 80,1 % à 77,8 %. Celle des élèves sachant « manipuler des syllabes », de 81,3 % à 79,3 %. En mathématiques, « résoudre des problèmes » est une compétence acquise pour 64,4 % des enfants, contre 66,1 % en 2019.
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