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Lyon le 6 novembre 2020.
Bertrand Guyot, directeur du magasin de meubles et décoration Benoit-Guyot dans le deuxième arrondissement.
Bruno Amsellem / Divergence pour «Le Monde»

Avec le reconfinement, la panique gagne les commerçants français

Par ,  (Nantes, correspondant),  (Bordeaux, correspondante),  (Lille, correspondance), ,  (Marseille, correspondant),  (Lyon, correspondant) et  (Strasbourg, correspondance)
Publié le 10 novembre 2020 à 10h46, modifié le 12 novembre 2020 à 09h43

Temps de Lecture 15 min.

Six mois après le premier confinement destiné à lutter contre la crise sanitaire liée au Covid-19, Le Monde a réinterrogé les commerçants de Lille, Marseille, Paris, Lyon et Dolus-d’Oléron (Charente-Maritime) rencontrés à la mi-avril. A la résignation dont ils faisaient preuve au printemps ont succédé le désespoir et la colère de devoir fermer leurs établissements à la veille de l’habituelle ruée des achats de Noël. La possibilité de vendre en ligne et de livrer en magasin n’est pas une solution miracle, alors que novembre et décembre peuvent représenter jusqu’à 60 % de l’activité d’un détaillant de jouets.

Or dans le même temps, ils expliquent que leurs différends avec leurs bailleurs et leurs assureurs ne sont toujours pas réglés. A l’instar des 200 000 commerçants concernés par ces fermetures administratives en France, et en dépit de la flambée de la pandémie, tous espèrent que le gouvernement autorisera la réouverture des commerces de produits non essentiels dès le 12 novembre.

  • « Laissez-nous travailler »
    Thierry Wainstein, détaillant de chaussures Félix Shoes, à Lille

Après « l’abnégation » dont il a fait preuve lors du premier confinement, Thierry Wainstein, troisième génération à la tête de la boutique de chaussures Félix Shoes, à Lille, a la « rage ». Sa boutique affiche une baisse de 25 % du chiffre d’affaires. Jusqu’ici, pas de licenciements. Mais il prévoit désormais « une catastrophe » tant « l’ambiance est bizarre ». « L’argent est là, mais les clients n’ont plus envie de consommer, préférant faire des économies au cas où. » Ce détaillant indépendant de chaussures avait pourtant bien redémarré son activité, au lendemain du déconfinement de mai. « C’était extraordinaire, se souvient-il. Les quinze premiers jours, on pensait même qu’on rattraperait ce qu’on avait perdu. » Mais la fièvre acheteuse est vite retombée. « Faut nous laisser exercer. On est en train d’asphyxier l’économie », lance M. Wainstein, qui plaide pour une annulation de ses loyers. « Quoi qu’il arrive, il y aura des morts du Covid-19, donc laissez-nous au moins travailler. »

  • « Il faudra plusieurs années pour se relever »
    Laurence Renaux-Guez, gérante de la quincaillerie Maison Empereur, à Marseille

« Je suis dans ma boutique et j’ai presque envie de pleurer. On vient de recevoir toute la marchandise commandée pour Noël… C’est une catastrophe. » A la Maison Empereur, magasin du centre-ville de Marseille aux 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, l’optimisme et la soif d’entreprendre de Laurence Renaux-Guez, 52 ans, sont à terre. « En avril, on pensait que c’était juste un mauvais moment à surmonter. L’été a été très bon, grâce à de nombreux touristes. Mais, dès septembre, on a senti l’angoisse remonter », raconte-t-elle. Prudente, Mme Renaux-Guez n’a pas touché au million d’euros d’aide (au taux de 0,25 %) de la Banque publique d’investissement (BPI), reçu dès avril. « Je le garde par sécurité, mais je sais que, si je l’utilise, je n’arriverai pas à le rembourser », redoute-t-elle.

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