Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Etre fonctionnaire, un métier qui n’attire plus la jeunesse

Le nombre de candidats aux concours de la fonction publique de l’Etat a chuté de 650 000 en 1997 à 228 000 en 2018. Une crise des vocations chez les jeunes qui s’explique en partie par le niveau de salaire.

Par 

Publié le 12 novembre 2020 à 17h13, modifié le 01 avril 2023 à 15h46

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Le désaveu paraît sans appel. Les concours de la fonction publique de l’Etat n’attirent plus les jeunes. En vingt ans, le nombre de candidats a fortement chuté : de 650 000 en 1997, ils n’étaient plus que 228 000 en 2018. Le record de 1988 (200 000 candidats) n’est ainsi plus très loin. Or, dans le même temps, le nombre de postes offerts, malgré des fluctuations, est globalement resté stable, s’établissant en moyenne à quelque 40 000 postes par an. Quant au nombre de jeunes diplômés, donc de candidats potentiels, il a, lui, augmenté… Bref, le constat est cinglant. « Ça, pour moi, c’est une alerte très grave », confiait la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, fin octobre.

La situation est d’autant plus préoccupante, en effet, que, mécaniquement, la sélectivité baisse. En 1997, chez les fonctionnaires d’Etat, dix-sept candidats se présentaient au concours pour un poste. Aujourd’hui, ils ne sont plus que six. « Un mouvement de fond » qui touche les trois fonctions publiques (Etat, hôpital, collectivités locales), selon Luc Rouban, directeur de recherches au CNRS et chercheur au Cevipof.

Comment expliquer ce désintérêt persistant ? Par le niveau de salaire, d’abord. Les fonctionnaires ne sont pas assez payés, souligne Estelle Piernas, secrétaire nationale de la FSE-CGT. En progression constante jusqu’en 2010, leur rémunération de base stagne depuis lors. Tant et si bien, précise la responsable syndicale, que, « aujourd’hui, il est parfois difficile de vivre de son traitement. Certains ont des fins de mois difficiles. On est bien loin de l’image du fonctionnaire qui travaille peu et profite bien ».

« Livrés à vous-même »

Cette situation, qui concerne singulièrement les agents les moins qualifiés, affecterait aussi les hauts fonctionnaires. L’un d’eux, par exemple, évoque « une perte de pouvoir d’achat incroyable » au fil des années. Pour illustrer son propos, il évoque la situation des conseillers maîtres, les plus hauts magistrats de la Cour des comptes. « Il y a un siècle, affirme-t-il, un conseiller maître avait une cuisinière, un valet de chambre et un chauffeur… Aujourd’hui, on en est loin. Il est clair qu’un jeune qui a fait une grande école et qui choisit de devenir haut fonctionnaire voit s’envoler la perspective de devenir riche. » Ce que l’entourage de Mme de Montchalin ne nie d’ailleurs pas. Travailler pour l’Etat ne permet pas de faire fortune : « C’est sûr, quand on est préfet, on ne roule pas en Ferrari… », rappelle un de ses proches.

Il vous reste 66.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.