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Mastère spécialisé: un cursus pour changer de voie

Au-delà de l’évolution professionnelle, le MS peut aussi faciliter une reconversion. 219287903/peterschreiber.media - stock.adobe.com

Ce diplôme permet d’atteindre plus vite ses objectifs.

Quand il a choisi de suivre le mastère spécialisé (MS) entrepreneuriat et management de l’innovation d’EMLyon, Étienne Gatignol, 32 ans, docteur en pharmacie, pensait lancer une start-up dans les technologies appliquées à la médecine.

«Lorsque des agences spécialisées dans la revente d’officines ont vu ma double formation sur LinkedIn, j’ai été rapidement contacté», raconte-t-il. Il a alors racheté avec une associée une pharmacie de 11 salariés, sans toutefois remiser sa première ambition. Le projet a pris forme avec deux participants du MS.

«L’incubateur et l’accélérateur de l’école nous ont stimulés pour le montage de notre start-up, poursuit Étienne Gatignol. Sans le mastère, cela n’aurait pas été aussi rapide. Je n’aurais pas non plus repris une officine de cette taille. Mon double profil de pharmacien et de gestionnaire m’a permis d’emprunter sans problème auprès des banques, et les laboratoires me voient autrement.»

De l’autre côté de la barrière

Abdé Chafai, 28 ans, a reçu, lui, quatre offres d’emploi à la fin de son MS en alternance études et décisions marketing à Neoma BS. «Procter & Gamble m’a recruté en février 2019 comme analyste de vente pour sa marque Oral Care France et Benelux. J’étais engagé avant même d’avoir obtenu mon diplôme», note-t-il.

Il travaillait auparavant de l’autre côté de la barrière, pour la société d’études et d’analyses auprès des entreprises Nielsen. «Au-delà des chiffres et des produits, le MS m’a apporté les compétences pour comprendre le consommateur», assure-t-il.

Projets de transformation

C’est cette ouverture d’esprit qui a intéressé Claudine Brailleur. «En choisissant de faire le MS à temps partiel management et direction de projet à CentraleSupélec, dit-elle, je voulais me confronter à d’autres expériences, connaître d’autres points de vue, d’autres profils.»

À 43 ans, elle était responsable des actions commerciales en banque-finance et intervenait aussi sur la stratégie. Elle a demandé à effectuer sa thèse professionnelle au centre de formation de l’unité distribution de son entreprise. Les évolutions qu’elle a proposé sur des projets clés ont été bien accueillies et son employeur a décidé de créer le poste de responsable des projets de transformation et des innovations pédagogiques, qu’elle occupe depuis avril 2020. «Le mastère a été difficile, son rythme est très soutenu,mais il m’a permis de changer d’orientation», souligne Claudine Brailleur.

Système de pilotage

Au-delà de l’évolution professionnelle, le MS peut aussi faciliter une reconversion, comme celle de Jérôme Carboué, 39 ans. «Malgré le contexte actuel, le MS m’a permis de rebondir», confie-t-il. Responsable de secteur chez Elior, il souhaitait se tourner vers le contrôle de gestion. Il a suivi le MS de Toulouse BS en audit interne et contrôle de gestion.

Il a réalisé sa thèse sur la conception d’un système de pilotage pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Un mois avant sa soutenance, il était nommé responsable de la performance opérationnelle, un tout nouveau service.

Évolution salariale variable

De l’intrapreneuriat à l’indépendance, la frontière est parfois mince. Chef de projet dans l’informatique, Nicolas Drot, 31 ans, a découvert le management de la qualité en travaillant chez l’assureur Coface.

En 2018, il a suivi le MS Manager de la qualité d’Arts et métiers ParisTech et effectué sa thèse avec le groupe Caisse des dépôts. Consultant, il a décroché dans la foulée de son diplôme un contrat chez Arval, filiale de BNP Paribas, pour le déploiement d’un système de management de la qualité. «Cette mission longue ne m’aurait pas été confiée sans l’expertise technique apportée par le MS», estime-t-il.

L’évolution salariale est variable. La rémunération de Nicolas Drot, depuis qu’il est devenu consultant, a progressé d’environ 4 %. Abdé Chafai, débutant chez Procter & Gamble, affiche 42 500 euros brut, soit une hausse de 15 % à 20 % par rapport à son poste précédent, à quoi s’ajoutent une voiture de fonction et des actions de l’entreprise. Mais rien n’est systématique. La rémunération d’Étienne Gatignol, ancien salarié, n’a pas progressé. «Je pourrais gagner plus, confie ce chef d’entreprise, mais je préfère financer le développement de la pharmacie.»

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