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Emploi : un jeune sur deux a modifié son projet professionnel à cause de la crise

EXCLUSIVITE// Les Echos START publient le baromètre « Les jeunes et l'emploi », dévoilé ce lundi 16 novembre par Prism'emploi. On y apprend que la crise sanitaire a des effets importants sur les projets professionnels des jeunes.

Les jeunes sont contraints de revoir leur projet professionnel en raison de la crise sanitaire.
Les jeunes sont contraints de revoir leur projet professionnel en raison de la crise sanitaire. (Getty Images)

Par Chloé Marriault

Publié le 16 nov. 2020 à 13:07Mis à jour le 16 nov. 2020 à 14:26

La crise sanitaire a conduit la moitié des jeunes à revoir leur projet professionnel. C'est l'enseignement de la 8e édition du baromètre annuel OpinionWay pour Prism'emploi (fédération de l'intérim qui regroupe 600 enseignes de travail temporaire), axé sur « Les jeunes et l'emploi ». Révélée ce lundi 16 novembre, cette enquête a été menée sur un échantillon représentatif de 1.008 jeunes Français âgés de 18 à 25 ans, étudiants comme diplômés, interrogés entre le 5 et le 14 octobre.

« Les jeunes ont fait preuve d'un pragmatisme évident, en considérant, pour 31 % d'entre eux, d'autres formes de contrat que le CDI », explique Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism'emploi. En raison de la crise sanitaire, 22 % des jeunes ont revu leur projet professionnel en changeant de secteur d'activité, 16 % en changeant d'entreprise, et 15 % en changeant de métier.

Certains ont préféré retarder leur entrée sur le marché du travail. Près d'un jeune sur cinq (18 %) déclare avoir décidé d'effectuer un stage supplémentaire et 13 % des étudiants entre 18 et 21 ans disent envisager de prolonger leurs études.

Le revenu des jeunes impacté

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La crise sanitaire a également des conséquences sur les revenus des jeunes. Pour 41 % d'entre eux, leurs revenus ont diminué. « Certains jeunes en emploi, y compris en CDI, ont vu leur rémunération baisser en raison de l'activité partielle, indique Isabelle Eynaud-Chevalier. D'autres ont connu une rupture de leur contrat ou renoncé à rejoindre les secteurs sinistrés par la crise, comme l'hôtellerie-restauration. Ils n'ont pas toujours pu retrouver un autre emploi et n'avaient pas forcément droit à des indemnités chômage. » Pour compenser cette perte de revenus, 34 % envisageaient de baisser leur niveau de vie, 23 % de se tourner vers l'aide de leur famille et 18 % vers l'Etat.

Le tableau n'est pas noir pour tout le monde. Pour 42 % des répondants, la crise sanitaire n'a pas eu de conséquences sur leur rémunération. Et 17 % des jeunes ont même vu leurs revenus augmenter. « On peut imaginer que la crise a offert à des jeunes des opportunités ponctuelles dans la grande distribution, la logistique, la santé, les industries agro-alimentaires ou pharmaceutiques… Des services essentiels et qui recrutent en cette période de crise sanitaire », observe Isabelle Eynaud-Chevalier.

Une bonne image de l'intérim

Quid de leur vision du travail ? Pour plus de huit jeunes sur dix (84 %), réussir sa vie professionnelle est un objectif essentiel. Comparé à l'année passée, les jeunes sont davantage tentés de rester toute leur vie dans la même entreprise (62 %, 10 points de plus qu'en 2019) et d'exercer le même métier durant toute leur carrière (61 %, +10 points). L'entrepreneuriat attire : 67 % des jeunes aimeraient créer leur entreprise, en reprendre une ou se mettre à leur compte (+13 points par rapport à 2019).

Autre enseignement de cette étude : l'intérim est perçu très positivement par les jeunes. Pour 77 % des répondants, cette voie est vue comme un bon moyen de construire leur parcours professionnel. Quatre jeunes sur dix disent avoir déjà travaillé en intérim, le plus haut niveau depuis quatre ans.

Comment expliquer cette hausse ? En partie parce que des jeunes, qui ont perdu leur emploi durant la crise sanitaire, se sont tournés vers cette forme de contrat. Egalement parce que « certaines entreprises d'intérim ont mené des campagnes de communication à destination des jeunes très réussies », souligne Isabelle Eynaud-Chevalier. Certaines chaînes d'agences d'intérim passent notamment par les réseaux sociaux pour toucher les jeunes. C'est le cas de Synergie et Proman, qui ont investi dans du contenu sponsorisé pour arriver dans le « feed » des utilisateurs du réseau social TikTok . Enfin, les jeunes connaissent mieux le statut d'intérimaire, et les avantages qui vont avec : l'opportunité d'élargir son réseau, l'accès à des formations professionnelles, les avantages financiers (indemnité de fin de mission et indemnité compensatrice de congés payés)…

« Certains pensent que l'intérim se limite à des missions courtes à faible niveau de qualification, mais en réalité, les jeunes diplômés peuvent trouver de nombreuses opportunités pour des métiers qualifiés, même sur le long terme, détaille Isabelle Eynaud-Chevalier. La part des cols blancs - cadres, employés et professions intermédiaires - compte désormais pour un quart des effectifs de l'intérim, qui constitue une voie très efficace pour cumuler une variété d'expériences en début de carrière. »

Chloé Marriault

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