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Macron (enfin) au soutien du sport français

Emmanuel Macron
Ludovic MARIN / various sources / AFP

Le président de la République a annoncé 400 millions d’euros d’aides et une reprise de l’activité à venir.

« Nous pouvons désormais nous mettre au travail de manière plus volontariste pour surmonter les énormes difficultés qui nous attendent, car nous entrevoyons désormais un peu de lumière au bout du tunnel. » Ce mardi, plus que de la joie, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia, exprima un certain soulagement. Celui d’avoir été entendu « avec bienveillance » par le président de la République, Emmanuel Macron, après avoir eu le sentiment d’être le laissé-pour-compte de la crise sanitaire.

À l’issue d’une visioconférence de plus de 2 h 30 à laquelle assistaient également le premier ministre, Jean Castex, d’autres membres du gouvernement tels que Jean-Michel Blanquer (Éducation), Roxana Maracineanu (Sports) et Bruno Le Maire (Économie), ainsi que plusieurs acteurs du monde du sport (Tony Estanguet, Bernard Laporte, Nathalie Péchalat, Marie-Amélie Le Fur…), le chef de l’État a souhaité réaffirmer à quel point « le sport comptait » à ses yeux.

Un soutien matérialisé, de manière concrète, par l’annonce de différentes aides représentant au total un coût supérieur à 400 millions d’euros pour l’État. « Nous sommes encore loin du milliard d’euros ou plus annoncé dans d’autres secteurs d’activité, mais il s’agit d’une vraie avancée », constate ainsi Masseglia. Un montant jugé « largement suffisant » par l’Élysée pour couvrir les besoins d’aujourd’hui, tout en précisant bien que « les besoins de demain devront être examinés attentivement. » Un carpe diem politique immédiatement critiqué par Michel Savin, le sénateur de l’Isère, qui regretta « qu’aucune anticipation n’ait été faite pour le premier trimestre 2021. » Autrement dit, le chef de l’État a simplement pris le soin de calmer la colère et l’incompréhension qui s’exprimaient au sein du monde sportif. Avec un premier impératif : venir en aide au secteur amateur.

Pour cela, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place, comme le souhaitait le président du CNOSF, d’un « Pass’Sport » qui permettra, pour des mineurs venant de milieux défavorisés ou de personnes en situation de handicap, de bénéficier d’une aide afin d’absorber le coût d’une licence. Les détails techniques d’une telle mesure seront établis début 2021, mais le coût global devrait s’élever à 100 millions d’euros. « Une véritable nécessité sur le plan sanitaire », affirme même l’Élysée en évoquant « une baisse du nombre de pratiquants constatée d’année en année de manière structurelle et qui pourrait s’aggraver avec le confinement. » « Il reste à voir combien de jeunes pourront en bénéficier, précisa toutefois Masseglia. Mais c’est une mesure essentielle pour permettre une reprise d’activité à l’issue du reconfinement. »

Justement, concernant la pratique, Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de voir celle-ci reprendre le plus vite possible pour les mineurs. La situation sanitaire sera ainsi réévaluée le 1er décembre fort de l’ambition de permettre une reprise de l’activité, avec des protocoles renforcés pour les sports d’intérieur, à cette date. Si toutefois l’évolution de la pandémie ne le permettait pas, une autre date, fixée à la mi-décembre, serait établie. Et pour finir avec le volet amateur, l’exécutif a annoncé la reconduction en 2021 du fonds d’urgence de 15 millions d’euros géré par l’Agence nationale du sport et qui permettra de soutenir les fédérations les plus impactées, ainsi qu’un crédit de 20 millions d’euros supplémentaire pour compenser la chute du nombre de licenciés.

« Problèmes structurels »

Concernant le sport professionnel, l’Élysée a confirmé l’accord de la Commission européenne concernant la mise en place d’un fonds de compensation de 110 millions d’euros afin de couvrir une partie des pertes en billetterie. Un plafond serait fixé par club à 5 millions d’euros. Les fédérations aussi seraient éligibles, comme celles de football ou de rugby, concernant des pertes liées aux matchs de leur sélection. Par ailleurs, il y aura une exonération des charges sociales sur les mois d’octobre, novembre et décembre, ce qui représente un coût de 35 millions d’euros mensuel. Désormais, tous les clubs y seront éligibles, même sans baisse de chiffres d’affaires. Pour le retour du public dans les stades, un changement de dogme se précise. Les jauges ne seront plus fixées arbitrairement à 1 000 ou 5 000 spectateurs, mais dépendront de la capacité totale de l’enceinte sportive. Néanmoins, pour l’instant, aucune date n’a été décidée et un retour du public ne sera pas envisagé avant 2021 dans le meilleur des cas.

Et le chef de l’État a conclu la réunion par un souhait : que le monde du sport, notamment professionnel, s’interroge sur un nouveau modèle afin de consolider son action de manière pérenne, sachant que certains problèmes actuels ne sont pas « conjoncturels mais structurels ». Une manière aussi de mettre la pression sur les clubs notamment, et de bien faire comprendre que le carnet de chèques ne sera pas sorti de manière systématique.

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