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Enseignement supérieur : le gouvernement pour les examens en présentiel « chaque fois que c'est possible »

Le reconfinement va déboucher sur « un patchwork de solutions » pour les examens des étudiants, indique le ministère de l'Enseignement supérieur. Certains les passeront physiquement sur leur campus, d'autres à distance. Ce « cas par cas » conduit certains étudiants à ne toujours pas savoir comment ils seront évalués dans moins d'un mois, s'inquiète la Fage.

« Les épreuves en présentiel peuvent être maintenues », à condition de respecter des règles sanitaires strictes, selon le protocole sanitaire publié fin octobre.
« Les épreuves en présentiel peuvent être maintenues », à condition de respecter des règles sanitaires strictes, selon le protocole sanitaire publié fin octobre. (Romain Doucelin/SIPA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 20 nov. 2020 à 07:03

Les examens de fin de semestre arrivent, pour la plupart, dans moins d'un mois, et « certains étudiants ne savent toujours pas comment ils vont être évalués », s'inquiète Paul Mayaux, le président de la Fage, la première organisation étudiante. L'autonomie des universités et la liberté laissée aux formations pour évaluer leurs étudiants aboutissent à « du cas par cas », souligne-t-il. D'un établissement à l'autre, d'une discipline à l'autre, les réponses varient.

Là où des travaux pratiques continuent de se tenir sur les campus, les examens auront généralement lieu en présentiel. D'autres formations à effectifs importants, comme le droit en première année, préfèrent organiser des évaluations à distance, souvent couplées avec du contrôle continu. D'autres encore privilégieront le présentiel « pour mieux évaluer les étudiants avant l'accès - sélectif - en master », souligne Guillaume Gellé, président de l'université de Reims, en citant le cas de la faculté de droit.

« Un patchwork de solutions »

« Chaque fois que c'est possible, il faut essayer de maintenir les examens traditionnels », estime la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. La semaine dernière, des examens concernant 2.000 étudiants ont pu se dérouler en présentiel « avec un respect strict des consignes sanitaires et les choses se sont bien passées, se félicite-t-elle. Evidemment, nous surveillons et nous regardons que cela ne génère rien en termes de contaminations. »

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Au ministère, on évoque « un patchwork de solutions très pragmatiques et diverses en fonction des bâtiments ». Le ministère a toutefois imposé à tous les établissements de prévoir « une session de substitution - qui n'est pas une session de rattrapage - pour les étudiants qui seraient positifs au Covid ou cas contacts, et dont les épreuves seraient organisées en présentiel ».

« Le présentiel coûte que coûte »

Dans les grandes écoles, où les effectifs n'ont rien à voir avec les dizaines de milliers d'étudiants des universités, la logique est « d'essayer d'organiser des examens en présentiel coûte que coûte avant Noël », indique Laurent Champaney, vice-président de la Conférence des grandes écoles . « Les écoles travaillent à faire revenir les étudiants d'ici à début décembre pour des examens ou des travaux pratiques, précise-t-il. Il y avait une vraie inquiétude des étudiants de ne pas pouvoir être évalués sur les activités pratiques, où les notes sont souvent plus élevées. » Mais il y a d'autres raisons : « Nos étudiants n'en peuvent plus du distanciel. »

Laurent Champaney pointe aussi l'un des paradoxes du confinement : dans les résidences des écoles, « 90 % des étudiants sont présents et suivent ensemble les cours par zoom ». Ils ne comprendraient pas pourquoi leurs examens ne se dérouleraient pas en présentiel.

Quelques établissements privilégieront toutefois le distanciel. Comme Grenoble Ecole de Management, qui avait choisi dès septembre de dispenser tous ses cours à distance. « On va jusqu'au bout du distanciel, il faut être logique, plaide Jean-François Fiorina, son directeur adjoint. Ce serait un non-sens de faire revenir sur le campus, pour des partiels, nos étudiants qui sont dans le monde entier et ceux qui, en France, sont restés dans leur famille. »

La crainte des QCM

Sciences Po fait aussi figure d'exception. « Les évaluations vont se tenir à distance », affirme Bénédicte Durand, directrice de la formation initiale de l'établissement. On n'a pas voulu changer les règles du jeu en cours d'exercice. » Les étudiants qui auraient des difficultés de connexion pourront passer leurs épreuves sur l'un des campus de Sciences Po. « Les épreuves en temps limité et en ligne, expérimentées au semestre précédent, sont désormais bien rodées », assure Bénédicte Durand.

Ce n'est pas le cas de tous les établissements d'enseignement supérieur. Les examens à distance suscitent, à la Fage, « la crainte des évaluations par QCM [questionnaire à choix multiples] de 10 à 15 minutes, ce qui est assez délétère pour l'évaluation », selon Paul Mayaux.

Marie-Christine Corbier

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