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Des pistes pour démocratiser l'accès à l'enseignement supérieur

« Proportion minimale de boursiers » dans les formations, « démultiplication » des parcours mixtes entre classes préparatoires et universités, recours aux prêts à taux zéro pour financer des études chères : ces pistes de réflexion devraient figurer dans un rapport que le gouvernement s'apprête à publier.

La note préconise aussi de « démultiplier » les initiatives mixtes, à l'instar du « CPES », dispositif post-bac à cheval entre la classe préparatoire et l'université, porté par le lycée Henri IV et qui accueille 50 % de boursiers.
La note préconise aussi de « démultiplier » les initiatives mixtes, à l'instar du « CPES », dispositif post-bac à cheval entre la classe préparatoire et l'université, porté par le lycée Henri IV et qui accueille 50 % de boursiers. (SIPA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 23 nov. 2020 à 10:15

C'est une « note d'étape » sur la promotion de l'égalité des chances qui devrait nourrir la réflexion au gouvernement. Ce document, que « Les Echos » se sont procurés, trace les grandes lignes du rapport que la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait confié cet été au directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch, pour relancer l'ascenseur social. Il doit être rendu public très prochainement.

Le document rappelle que « 73 % des enfants dont les parents sont diplômés de l'enseignement supérieur auront un diplôme de l'enseignement supérieur, alors que c'est le cas de seulement 17 % des enfants de parents non diplômés. » L'égalité des chances se joue d'abord au moment de l'accès aux formations. Parcoursup pourrait servir à « imposer, pour toutes les formations supérieures, une proportion minimale de boursiers à l'entrée en première année », indique le document. Le critère d'enfant de parents non diplômés de l'enseignement supérieur pourrait aussi être pris en compte.

« Points bonus »

Pour l'accès aux formations sélectives, la note suggère deux leviers « complémentaires ». Premier levier : accorder des points bonus aux boursiers et/ou aux enfants dont les parents n'ont pas de diplôme de l'enseignement supérieur. « L'inconvénient » : « dans un concours, un candidat pourra être admissible avec de moins bonnes notes aux mêmes épreuves qu'un candidat refusé ». Mais cela peut être « atténué en augmentant le nombre de places à due concurrence ».

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Et pourquoi pas des bonifications « non plus par élève mais par établissement » ? Tous les élèves d'une classe préparatoire ayant plus de 45 ou 50 % de boursiers pourraient en bénéficier. La Conférence des grandes écoles ne voit pas l'idée d'un bon oeil, contrairement aux présidents d'université.

Diversifier les voies d'entrées

Deuxième levier : la diversification des voies d'entrée. Elle suppose de « modifier l'organisation des concours, pas seulement la notation au concours ». Avec un risque de « stigmatisation », telle voie d'accès pouvant être « considérée comme un sous-concours ». L'avantage serait de « reconnaître la diversité des parcours ». ​Et d'accroître l'accès aux filières sélectives pour les bacheliers professionnels et les jeunes qui font un service civique.

Une fois entrés dans ces filières, il faut « accompagner » les jeunes, ce qui ferait l'objet d'un « service public de l'égalité des chances », avec délégation de service public confiée à des associations et aux établissements d'enseignement supérieur pour faire du soutien individualisé (tutorat et mentorat). Les Cordées de la réussite, dispositif d'accompagnement de collégiens et de lycéens plébiscité par Emmanuel Macron , pourraient se développer dans ce cadre.

« Démultiplier » les parcours mixtes

La note préconise aussi de « démultiplier » les initiatives mixtes, à l'instar du « CPES », dispositif post-bac à cheval entre la classe préparatoire et l'université, porté par le lycée Henri IV et qui accueille 50 % de boursiers.

Comment financer tout cela ? « La question posée est de savoir s'il existe d'autres réponses que budgétaires pour soutenir les étudiants modestes », selon le document. Une première piste vise à développer la formation par alternance « avec la sphère publique » ou « garantir un accès à l'alternance pour les boursiers dans les grandes écoles ».

La deuxième est celle du « prêt contingent », consistant à accorder aux étudiants un prêt à taux zéro qu'ils rembourseront dans leur vie future, comme en Australie. La note suggère de « l'expérimenter », notamment pour les écoles de management où les frais de scolarité sont très élevés . En précisant toutefois que la Fage, première organisation étudiante, a déjà fait part de son hostilité au principe d'un tel prêt.

Marie-Christine Corbier

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