Loi recherche

Jeunes chercheurs : «On me demande de passer une vie à être postulante»

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par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille, Stéphane Thépot et Julie Renson Miquel
publié le 23 novembre 2020 à 19h46

Selon la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, les mesures de revalorisation des primes des enseignants-chercheurs vont permettre de redonner envie aux jeunes de s'engager dans une telle carrière. Mais une enquête de la revue britannique Nature indique que plus de la moitié des jeunes chercheurs dans le monde ont une vision négative de leur avenir professionnel. Libération donne la parole à des chercheurs en début de carrière qui racontent leur précarité.

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«Quand j'entends Frédérique Vidal prétendre que les universités françaises ne sont pas assez attractives, je suis en colère», lâche Pierre (1). Ce sociologue de 36 ans, père de trois jeunes enfants, se démultiplie entre cours, publications et enquêtes de terrain, sans oublier le montage de dossiers pour obtenir des financements… et tenter in fine de décrocher le graal : une titularisation. Sélectionné et auditionné à deux reprises par des universités l'an dernier, mais pas retenu, il est actuellement ingénieur de recherche en post-doc financé par la Mutualité sociale agricole (MSA), au sein d'une unité de recherche mixte de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).

«Je reste motivé, mais d'autres collègues vivent mal ces refus répétés qui

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