La juste valeur 3/6

Kiosques numériques, destruction créatrice ?

Ils bénéficient aux lecteurs, mais rapportent peu aux éditeurs de presse

Kiosques numériques, les Netflix de la presse entre deux eaux ePresse lancé en 2012 par les principaux éditeurs de presse quotidienne

par Edouard Laugier

“Si vous êtes un consommateur c’est génial, si vous êtes un éditeur il faut être vigilant”, confie un bon observateur de la filière presse à propos des kiosques numériques. Nous voilà prévenus. Le phénomène du “all you can eat” appliqué aux journaux et magazines est loin d’être neutre pour l’équilibre économique du secteur. Arrivées en France il y a une dizaine d’années, des plateformes proposent, moyennant une somme forfaitaire mensuelle, un accès illimité à la lecture de titres de presse. Cafeyn permet par exemple, pour 9,99 euros par mois sans engagement, d’accéder à 1 600 journaux et magazines. Son concurrent ePresse adopte la même tarification. Quelque 1 000 titres sont disponibles. “Nous nous considérons comme une plateforme de streaming de l’information. Nous sommes le pendant de ce que l’on connaît dans l’univers de la musique avec Spotify et de la télévision avec Netflix”, explique Ari Assuied, PDG de Cafeyn, qui revendique plus de 2 millions d’utilisateurs réguliers.

“Nous nous considérons comme une plateforme de streaming de l’information. Nous sommes le pendant de ce que l’on connaît dans l’univers de la musique avec Spotify et de la télévision avec Netflix”, explique Ari Assuied, PDG de Cafeyn, qui revendique plus de 2 millions d’utilisateurs réguliers”

Un nombre significatif qui s’explique notamment par une particularité française : les kiosques numériques bénéficient d’une aide considérable des opérateurs de télécommunications qui offrent la presse à leurs abonnés comme un service supplémentaire, ce que font encore Orange ou SFR. Un temps, ce dernier a même créé son propre kiosque pour optimiser la fiscalité de ses forfaits télécoms grâce à la TVA de 2,1 % réservée à la presse. Un tour de passe-passe fiscal qui a pris fin en mars 2018. Désormais, le marché se structure autour de deux acteurs locaux : Cafeyn et ePresse. Le premier, anciennement leKiosk, s’est rebaptisé en novembre dernier. Le second, lancé en 2012 par les principaux éditeurs de presse quotidienne, appartient à la société Toutabo depuis 2015, dont le métier d’origine est celui de la collecte d’abonnements.

Un phénomène au service du lecteur

“C’est vrai que les opérateurs télécoms ont [...]

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