C’est la promesse d’un « raccrochage » avec les études pour bon nombre de jeunes. « Les universités pourront reprendre les cours, avec une présence physique de tous les élèves, deux semaines après le 20 janvier 2021 », soit début février, à condition que le nombre de contaminations par le SARS-CoV-2 reste sous la barre des 5 000 par jour, a annoncé le président de la République, mardi 24 novembre. L’échéance pour les lycéens a, elle, été fixée « autour du 20 janvier » par Emmanuel Macron. Pas de changement, à ce stade, de l’organisation et du protocole sanitaire dans les écoles et collèges.
Depuis le début de ce deuxième confinement, le 30 octobre, les enseignements à l’université sont passés à 100 % à distance, qu’il s’agisse des cours magistraux ou des travaux dirigés, à l’exception des travaux pratiques et de l’enseignement professionnel nécessitant du matériel spécialisé. Dès le 6 octobre, la présence des étudiants sur les campus avait été limitée à 50 % des capacités d’accueil dans les régions où le virus circulait fortement. Une situation souvent mal vécue, avec un sentiment de solitude et une difficulté à « accrocher » pour les nouveaux arrivants dans l’enseignement supérieur.
Différence de traitement
Dans la communauté universitaire, cette situation interroge. « Les commerces rouvrent samedi, les restaurants et clubs de sport le 20 janvier, mais on ne pourra faire revenir les étudiants dans les universités que début février ? Quelle logique ? », a réagi sur Twitter Marc Mézard, directeur de l’Ecole normale supérieure-université Paris Sciences et Lettres. « On se désespère de voir l’université aussi méprisée. Pourquoi seraient-elles les dernières à accueillir à nouveau du public ? C’est vraiment là qu’est le plus grand risque sanitaire ? », s’interroge Julie Groffe-Charrier, maîtresse de conférences en droit privé à l’université Paris-Saclay. « Il faut absolument que nous retrouvions les étudiants et que nous reprenions contact avec eux, même en mode dégradé et en demi-jauge », appuie Anne Roger, cosecrétaire générale du syndicat Snesup-FSU.
D’autant que les lycéens, eux, retrouveront leurs classes au complet dès la mi-janvier : leurs établissements pourront, à cette échéance, être « pleinement ouverts, avec la totalité des élèves », a indiqué le chef de l’Etat, mardi soir, sans livrer d’éléments expliquant cette différence de traitement. « Sans doute le gouvernement a-t-il considéré que les universités génèrent des déplacements conséquents et des concentrations plus importantes que les lycées ? », suppute François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise. Depuis la rentrée, le nombre de clusters dans les milieux scolaire et universitaire est observé de près.
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