Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Quand le prof parle, j’éteins ma caméra et je fais ma vaisselle »

Avec les cours à distance, la tentation de la distraction est permanente. Beaucoup d’étudiants admettent avoir du mal à suivre autant d’heures devant un écran.

Par 

Publié le 25 novembre 2020 à 02h11, modifié le 25 novembre 2020 à 13h22

Temps de Lecture 8 min.

Article réservé aux abonnés

Dans son studio de 9m², Océane, 20 ans, bâille devant son écran. Sur son ordinateur, un enseignant déroule son cours et l’étudiante en master de psychologie à l’université Toulouse-Jean-Jaurès peine à garder les yeux ouverts. Sa caméra à elle est éteinte. « En ligne, le cours est plus monotone, plus froid… La concentration est hyper difficile », souffle Océane. La Toulousaine n’a pourtant guère d’autre choix que d’enchaîner les heures de « visio » : sa chaise et son petit bureau – parfois son lit, quand la tentation se fait trop forte – sont redevenus sa salle de classe pour une durée indéterminée.

Garder sa pleine attention est une véritable gageure pour beaucoup d’étudiants, désormais contraints à ces journées de tête-à-tête avec Zoom. Après le semestre à distance du printemps, le reconfinement a eu raison, une fois de plus, des amphis et des dernières lueurs de présentiel, déjà bien réduites dès septembre. Depuis la fin du mois d’octobre, les universités et les grandes écoles ont basculé intégralement leurs enseignements en ligne, à l’exception, pour certaines filières, d’une poignée de travaux pratiques.

Absence de cadre

Comment maintenir sa motivation quand les études deviennent un exercice solitaire derrière un écran ? « A la fac, il arrive aussi de décrocher quelques minutes. Mais on est dans l’amphi, avec tout le monde qui travaille autour de nous, c’est tout un contexte qui nous raccroche », décrit Océane. En « visio », ses camarades se résument à des dizaines de carrés noirs, ces caméras éteintes la plupart du temps pour ne pas surcharger le réseau. « Il me manque l’ambiance du groupe de travail, explique-t-elle. Même les profs, on ne peut pas les voir complètement. Souvent l’image est déformée. Parfois, on entend juste une voix sur une diapo. »

« J’ai une grosse fatigue mentale à la fin de la journée, avec l’impression que tous mes sens sont annihilés », Emilie, étudiante à Sciences Po Aix

Enseignant en physique-chimie à l’université de technologie de Troyes (UTT), Yann Verchier a bien observé les difficultés induites par ce « manque de cadre ». Ne serait-ce que se déplacer à la fac, s’asseoir dans une salle, constitue une routine qui rend l’esprit disponible à l’apprentissage au sein d’un « lieu sanctuarisé ». Chez soi, on est plutôt tenté de rester dans son canapé ou son lit, position qui ancre dans une certaine passivité. « On sent une vraie lassitude chez les étudiants et une difficulté à se remettre dans leur cursus cette rentrée », s’inquiète Yann Verchier.

Il vous reste 76.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.