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Covid : le télétravail devrait rester obligatoire plusieurs jours par semaine à partir de janvier

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a indiqué, ce mercredi, qu'on se dirigeait à partir du début de 2021 vers un passage du télétravail à 100 % à « quelques jours par semaine obligatoires ». D'ultimes négociations entre les syndicats et le patronat en vue d'un accord sur le télétravail ont encore eu lieu toute la journée.

Une réflexion a été engagée entre le gouvernement et les partenaires sociaux pour rendre le télétravail obligatoire pendant les premiers mois de 2021, a indiqué ce mercredi le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.
Une réflexion a été engagée entre le gouvernement et les partenaires sociaux pour rendre le télétravail obligatoire pendant les premiers mois de 2021, a indiqué ce mercredi le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. (Bertrand Guay/AFP)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 25 nov. 2020 à 11:46Mis à jour le 26 nov. 2020 à 09:16

Emmanuel Macron l'a confirmé mardi soir : le télétravail à 100 % autant que possible va se poursuivre jusqu'à la fin de l'année . Mais la suite reste à écrire. Le gouvernement a déjà prévenu les partenaires sociaux qu'il lancerait une concertation sur le sujet .

Interviewé sur RMC mercredi matin, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, lui, a pris date. « Le Premier ministre lundi soir nous a demandé de réfléchir à une deuxième phase pour le début de l'année qui ne soit pas le 100 % télétravail comme aujourd'hui mais qui ne soit pas non plus le retour au stade précédent », a-t-il expliqué.

« On est collectivement persuadés des deux côtés de la table - patronat, syndicats - et au gouvernement que le 100 % télétravail au bout de quelques semaines a d'autres conséquences psychologiques », a résumé le dirigeant patronal, citant la hausse des violences conjugales et des addictions en exemple. « C'est effectivement un constat partagé, que nous avons d'ailleurs pointé dès la sortie du premier confinement », confirme le leader de Force ouvrière, Yves Veyrier.

Prudence

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Le président du Medef s'est cependant un peu avancé sur les évolutions en perspective. Même si le scénario qu'il a dessiné paraît très probable. S'il a précisé qu'il ne faisait « pas d'annonce », il a évoqué une organisation « du type quelques jours par semaine obligatoires mais pas 100 % ». Sans donner un nombre précis de jours, affirmant que ce n'était « pas stabilisé ». Ce nouveau dispositif de télétravail « amendé » perdurerait « pendant quelques mois, jusqu'à la fin de la pandémie », a-t-il précisé.

« On n'a pas encore parlé entre partenaires sociaux du sujet », fait cependant remarquer Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, tandis qu'Yves Veyrier, appelle à la prudence : « Ce sont des dispositions qui relèvent des pouvoirs publics ; je ne sais pas si le télétravail à 100 % s'arrêtera, cela dépendra de la situation sanitaire, si la circulation du virus s'accélère, si, a contrario, la vaccination règle le problème ». Les discussions avec la ministre du Travail, Elisabeth Borne, vont démarrer ce lundi sur le sujet.

Négociation : discrètes discussions

Autre question, y aura-t-il un mode d'emploi paritaire pour gérer le volet télétravail de la suite de la crise sanitaire ? Il était difficile de le dire ce mercredi en fin d'après-midi. En théorie, la messe aurait dû être dite puisque le patronat a transmis mardi soir comme il s'y était engagé une quatrième version de son projet d'accord sur le télétravail aux syndicats . C'était censé être à prendre ou à laisser. Mais en réalité des discussions se sont discrètement poursuivies mercredi.

Pour être valable, un accord national interprofessionnel doit en effet recueillir les signatures de syndicats représentant la majorité des salariés du privé. A priori, ce sera sans la CGT et au vu des commentaires faits par son négociateur sur la dernière version officielle du projet d'accord. Un paraphe de la CFE-CGC apparaît aussi peu probable. Pour valider l'accord, il faut donc à la fois celui de la CFDT, de la CFTC et de FO.

Le patronat a consenti mardi soir une évolution de la rédaction de son projet sur le sujet sensible de l'établissement de la liste des postes pouvant donner lieu à télétravail. Alors qu'il campait sur l'affirmation du « pouvoir de direction » de l'employeur sur leur éligibilité, il affirme désormais que « la définition des critères d'éligibilité peut utilement alimenter le dialogue social » sans pour autant cependant imposer d'obligation de négociation.

Le projet d'accord aborde de nombreux autres sujets, du volontariat à la réversibilité en passant par le remboursement de frais ou le management. Mais il s'en tient au principe d'un accord « ni prescriptif, ni normatif », comme annoncé dès le départ de la négociation par le patronat. 

Leïla de Comarmond 

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