Après internet, Youtube, Facebook...
Trouver un repreneur pour sa ferme grâce aux podcasts !

 

Les podcasts, il y a quelque temps encore, peu de gens en utilisaient ni connaissaient cette technologie de diffusion à la demande de fichiers audio sur internet. Depuis, elle se développe de plus en plus, y compris dans le monde agricole.

Le point accueil installation transmission (PAIT) des Hauts-de-France propose notamment des podcasts de cédants, qui témoignent sur la cession de leur ferme. Le premier épisode (ci-dessus) est en libre accès sur son site internet où d'autres témoignages audio, également réalisés en partenariat avec le média agricole Terres et Territoires, viendront s'ajouter au fil du temps. Une démarche initiée en octobre que l'organisme a présentée dans le cadre de son bilan d'activité annuel. Et qui prend encore davantage de sens en pleine Quinzaine de la transmission/reprise en agriculture !

Chercher un repreneur, parler transmission autrement

Le PAIT cherche par tous les moyens, y compris technologiques, à faire de la sensibilisation auprès des agriculteurs proches de la retraite, pour les inciter à réfléchir et anticiper la transmission de leur exploitation. Et les aider à chercher un repreneur pour ceux qui n'en ont pas. « Pour une cession, nous voulons une installation », a-t-insisté.

Le renouvellement des générations d'exploitants agricoles est un enjeu crucial dans la région, beaucoup d'entre eux ayant plus de 50 ans comme ailleurs en France. « Nous ne voulons plus de perte d’outil de travail ni d’exploitation démembrée suite à une cessation d’activité, au profit de l’agrandissement des fermes voisines. Et cela passe par la formation et l’accompagnement des cédants et des porteurs de projet », a appuyé pour sa part Mathieu Leterme, en charge du dossier chez Jeunes Agriculteurs.

Nous ne voulons plus de perte d’outil de travail !

Noël et Geneviève : « Céder, plus dur que reprendre »

Cliquer sur le curseur pour lancer la bande son (pas d'image car ce n'est pas une vidéo mais un fichier audio).

Définir un juste prix et respecter l'équité entre enfants.
Mais équité ne signifie pas égalité.

Dans le 1er podcast ci-dessus, Noël et son épouse, qui veulent céder leur exploitation à leurs deux enfants, font part de leurs préoccupations : « Respecter l'équité entre eux et définir un juste prix ». Pour savoir comment procéder et y voir plus clair dans les démarches à mener, ils ont contacté le PAIT de leur département et suivi deux formations. « Nous avons appris plein de choses, reconnaît le couple qui se pose cependant toujours de nombreuses questions. « Une cession, c'est plus dur qu'une reprise », résume-t-il. Et d'autant plus lorsqu'elle implique « des enfants plutôt que des étrangers ». « On se sent encore plus responsable si ça ne va pas plus tard et si on leur cède la ferme trop cher. Après, on ne peut pas partir sans rien, il s'agit de trouver le bon équilibre. »

On se sent responsable si ça ne va pas plus tard, si on leur cède trop cher !

Grâce au diagnostic transmission du PAIT, les deux exploitants parviennent à définir une fourchette pour la valeur de reprise. Reste la répartition entre la fille et le fils, la première étant intéressée par le foncier et le second désirant, lui, reprendre la structure. « C'est aux parents de trouver une solution », conclut Noël, « équité ne signifiant pas forcément égalité », précise Geneviève, l'enfant qui poursuit l'activité pouvant logiquement se voir attribuer les bâtiments et davantage de terres. Les producteurs ont encore un peu de temps devant eux pour finaliser leur projet, avant leur retraite effective prévue en décembre 2022.

Marie-Pierre et Éric : « Rendre l'offre plus attractive »

À découvrir également, sur le site web du PAIT des Hauts-de-France, le Portrait de cédants #Podcast #2 :

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Marie-Pierre et Éric Degeuser racontent que, « n'ayant pas de repreneur dans leur entourage », ils en ont trouvé un grâce à internet. Le couple reconnaît malgré tout « ne pas avoir suffisamment anticipé la transmission de la ferme ». « On aurait dû s'y prendre au moins quatre ans à l'avance » et pas au moment de recevoir la déclaration d'intention de cessation d'activité de la MSA, ou Dica ! Heureusement, celle-ci était accompagnée d'un dépliant proposant une formation sur la cession d'exploitation. C'est ainsi que les agriculteurs ont découvert le répertoire départ installation (RDI). « Les annonces dans la presse spécialisée pour chercher un successeur », ça ne marche plus, selon eux.

Ne pas attendre de recevoir la Déclaration de cessation d'activité !

Car pour le couple, pas question de voir disparaître leur entreprise, « viable » et pour laquelle ils ont « travaillé toute une vie » ! Ils veulent également transmettre à quelqu'un « tout ce qu'ils ont appris ». Ils s'inscrivent donc au RDI tout en fixant quelques exigences : la personne doit être « passionnée, courageuse et aimer communiquer ». Au bout de cinq mois cependant, toujours personne. Les exploitants se rendent compte que leur offre doit être plus attractive et personnelle, pour que « transparaisse leur amour du métier ». Ils décident donc de rompre l'anonymat, de l'agrémenter de témoignages, notamment vidéo, et de la diffuser sur les réseaux sociaux.

L'amour du métier doit transparaître dans l'annonce.

Un changement de stratégie payant puisque quatre repreneurs se présentent, dont Benoît et sa compagne. Entre les deux couples, le courant passe tout de suite. Pour preuve : les jeunes sont restés sur la ferme plus de 6 h ! De quoi « se mettre en confiance » de chaque côté. Depuis neuf mois, Benoît travaille sur l'exploitation, « une période de tuilage importante pour reprendre la structure mais aussi la céder le plus sereinement possible ».

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