Métiers de l’esport : les clés pour réussir dans un secteur en forte croissance

Découvrez les témoignages de Sacha, Baptiste et Kenza, trois anciens élèves de la Paris Gaming School, une école qui forme aux métiers de l’esport. Ils nous partagent leur quotidien, leurs missions en tant que manager ou community manager dans une structure professionnelle, ainsi que leur regard sur un milieu qui les passionne depuis leur enfance. 

Paris Gaming School esport
L'école Paris Gaming School forme à tous les métiers de l'esport. © Paris Gaming School

Alors que le secteur de l’esport connaît une ascension fulgurante, nous avons interrogé Sacha, Baptiste et Kenza, 3 alumnis de l’école Paris Gaming School (PGS), qui propose plusieurs formations aux métiers de l’esport, avec des spécialisations en management, en communication et en production événementielle. À travers leurs portraits, nous vous proposons de plonger dans les coulisses d’un milieu qui suscite de nombreuses vocations.

Sacha « abu » Grajzgrund, manager esport : « monter mon projet et créer mon réseau »

J’ai 25 ans, je suis dans l’esport professionnel depuis 4 ans. Je suis passionné par ce milieu depuis plusieurs années. Ce qui me plaît le plus : la motivation, la compétition et la préparation pour obtenir des résultats. J’ai décidé de me lancer dans l’esport car c’est un secteur qui ne demande qu’à exploser. Cela a été une source de motivation dès le départ. Après un bac ES, j’ai étudié à l’EDHEC avant de suivre la formation de la Paris Gaming School. Elle dure 10 mois et comporte un tronc commun, au cours duquel on apprend tous les métiers de l’esport : le graphisme, le montage, la prise de photo, mais aussi des compétences comme commenter un événement esport, caster, coacher, manager… On choisit une spécialisation après trois mois de formation commune.

La création d’une structure de esport au sein de l’école

Après plusieurs expériences, je savais que je voulais devenir manager. J’ai décidé de créer ma propre structure au sein de l’école avec les élèves de ma formation, qui étaient motivés autour de mon projet. Cela m’a demandé un investissement financier. J’ai également créé une marque de vêtements et de maillots, j’ai recruté moi-même les joueurs et les membres du staff. En tant que manager, je m’occupais des défraiements des déplacements, de l’achat de nourriture pour les joueurs… L’équipe a réalisé de belles performances, ce qui m’a permis de constituer un dossier et vendre la structure à une autre organisation, Supremacy, qui avait beaucoup plus de fonds. J’ai ainsi pu monter mon projet, me faire connaître et créer mon réseau.

Son rôle de manager dans l’équipe esport d’Asus

À la suite de ma formation à la PGS, j’ai été recruté chez Asus qui participe à la Ligue Française de League of Legends (LFL). C’est l’équivalent de la Ligue 1 Uber Eats en football, avec les 8 meilleures équipes françaises. On vivait dans une gaming house, une maison avec une salle de jeu pour s’entraîner. Le but d’une gaming house est de vivre en cohésion et bénéficier d’un encadrement professionnel. En tant que manager, mon rôle était de m’occuper de tout ce qu’il se passe en dehors du jeu : motivation, salaires, déplacements (train, avion…), réservations d’hôtels, réveil des joueurs, courses alimentaires… pour qu’ils restent concentrés et qu’ils jouent dans les meilleures conditions. Un coach mental intervenait toutes les deux semaines pour travailler la confiance en soi, le contrôle des émotions, l’amélioration de la concentration, l’attention, la cohésion d’équipe… mais aussi comment se fixer des objectifs, gérer sa carrière ou des blessures.

Le quotidien d’une équipe de esport dans une gaming house

Voici à quoi ressemble une journée type dans une gaming house :

  • Lever à 10h, préparation du petit-déjeuner de l’équipe,
  • Réveil des joueurs à 10h30 puis petit-déjeuner jusqu’à 11h30,
  • Entraînement pendant 1h30,
  • Déjeuner de 13h à 14h,
  • Repos jusqu’à 15h où chacun discute ou se divertit,
  • Entraînement de 15h à 19h voire 21h, sur League of Legends ou Fortnite, avec des matchs contre des équipes internationales,
  • Repas à 19h ou 21h,
  • Jeu ou détente jusqu’à 22h30,
  • Séance légère de sport pour décompresser,
  • Fin de la journée pour les uns, jeux de société pour les autres, jusqu’à 1h30 au maximum.

De la motivation et de l’investissement, les clés de la réussite

J’ai quitté la structure esport d’Asus il y a deux mois car j’étais moins en phase avec le projet. J’ai commencé sur League of Legends avant de passer sur Fornite, qui rassemble selon moi des aspects négatifs de l’esport. Je me suis alors lancé en tant que freelance et je m’occupe actuellement de 5 projets différents. Quand j’ai quitté la gaming house d’Asus et me suis retrouvé seul sur Paris, les contacts que j’avais gardés à la PGS m’ont permis de rebondir.

Il faut avoir beaucoup de motivation et ne jamais rien lâcher. Même si l’esport est un secteur encore jeune, il faut avoir des connaissances pour entrer dans certains cercles. Mais les choses évoluent, car les marques arrivent en masse et apportent beaucoup de visibilité, à l’image de personnalités telles que Tony Parker, Neymar, le frère de Griezmann qui a sa propre équipe… Ma formation à la Paris Gaming School m’a appris à ne jamais baisser les bras, avoir un bon carnet d’adresses et s’investir à 100 %. Il faut montrer que l’on veut notre place, place qu’on aura uniquement grâce à notre travail. En 4 ans, j’ai fait beaucoup de sacrifices pour réussir dans ce secteur qui me plaît. J’ai encore beaucoup de choses à y faire, même si je pense avoir déjà commencé à sortir mon épingle du jeu.

Coach, manager, CM, journaliste esportif… Il existe de nombreux débouchés dans l’esport. © Paris Gaming School

Baptiste « aces », community manager pour The Dice : « participer à la création d’une équipe et la voir monter au sommet »

J’ai 27 ans, j’ai fait un bac STG option marketing, puis 4 ans de STAPS en option management du sport. J’ai ensuite intégré la Paris Gaming School en section communication pour être community manager. C’est l’amour du jeu vidéo qui m’a amené à commencer ma carrière dans l’esport. Je joue à la console depuis mes 4 ou 5 ans. J’ai toujours été intéressé par les jeux vidéo, par la communauté. Travailler dans l’esport était la meilleure façon pour moi d’exprimer mes deux passions, le sport et les jeux vidéo. Quand je suis arrivé à la Paris Gaming School, je voulais devenir community manager, mais je restais ouvert aux autres spécialisations, comme le management ou le montage. J’ai pu tester un peu tous ces métiers.

De multiples compétences acquises pour devenir community manager

La PGS m’a notamment aidé à mieux connaître le marché de l’esport et son fonctionnement. J’ai appris beaucoup de choses sur la communication, mais aussi sur le montage, la captation d’image ou la diffusion en direct. Durant la formation, j’ai participé à la création d’une structure esport, The Dice, avec d’autres élèves de l’école. J’étais le community manager, mais aussi le couteau suisse de l’équipe, qui emmenait les joueurs aux événements. J’avais un peu d’expérience dans la recherche de sponsor que j’ai pu mettre à profit. Ce que je voulais surtout : participer à la création d’une équipe de A à Z et la voir monter au sommet.

En tant que community manager, j’essaie de trouver des idées de contenus ou de de montages photo à partager pour animer les comptes de réseaux sociaux de l’équipe, sur Twitter, Instagram et Facebook. J’apprends aussi beaucoup sur le tas, grâce à d’autres CM… Je fais des partages en fonction de l’actualité de l’équipe, qui évolue sur Counter-Strike. Je m’occupe d’enregistrer les communications des joueurs, je réalise des montages sur Photoshop… Pour moi, la difficulté du métier est de trouver des idées et avoir de l’imagination.

Une relation familiale avec les joueurs au sein de la gaming house

Nous avons eu la chance de bénéficier d’une gaming house. C’est une énorme valeur ajoutée par rapport aux structures qui n’en ont pas. Cela nous permet d’être en contact direct avec les joueurs. Quand on est en bootcamp, on apprend à connaître les joueurs, leur personnalité. Chez nous, la gaming house est souvent ouverte aux joueurs, ils viennent même lorsqu’ils souhaitent juste se détendre. Ça aide beaucoup : ils s’entraînent à 5, ils mangent à 5… Ils restent tout le temps ensemble. Dans le cadre de mon travail, je vois les joueurs de l’équipe tous les jours. Je regarde leurs matchs, je les écoute, j’enregistre les sessions, je prépare mes tweets… S’il y a un stream, je prends des clips et je les mets sur Twitter. Je suis très souvent avec eux, on a une relation familiale au sein de la structure avec des joueurs qui sont là depuis longtemps.

De bons contacts avec les anciens élèves de la formation

J’ai passé de très bons moments au sein de la Paris Gaming School et j’ai appris beaucoup de choses. La PGS est une école qui me tient énormément à cœur. J’ai gardé de bons contacts avec les anciens élèves, comme Sacha. Cela nous arrive de s’envoyer des messages, se retrouver sur un Discord et jouer ensemble.

Je pense que nous ne sommes pas encore arrivés à l’apogée de l’esport. Il y a beaucoup plus de compétitions qu’auparavant, mais je pense qu’il y a encore plein de choses à faire, à construire, et c’est en bonne voie. D’ici quelques années, l’esport pourra devenir un sport international comme le football, car il attire un grand nombre de personnes et de sponsors.

Kenza, head manager chez ROG Esport (Asus) : « devenir manager pour être auprès des joueurs »

J’ai 21 ans et suis passionnée de jeux vidéo depuis mon enfance. Après avoir obtenu mon bac S, j’ai fait un BTS en commerce international et j’ai découvert le monde de la compétition à haut niveau. C’est ce qui m’a donné envie de travailler dans ce milieu, dont je suis tombée amoureuse. J’ai commencé à rechercher des formations dans le jeu vidéo, et plus particulièrement dans l’esport. Lorsque j’ai découvert le site de la Paris Gaming School, l’offre de formations m’a beaucoup plu. Je me suis pré-inscrite, puis j’ai passé un entretien avec le directeur. Un an plus tard, j’occupe le poste de manager chez ROG Esport (Republic of Gamers), la section esportive d’Asus. Je gère les plannings, je m’occupe de la relation avec le staff, j’organise divers évènements et je m’occupe des joueurs professionnels.

Une vision différente en tant qu’actrice de l’esport

À la PGS, nous avons plusieurs cours en commun, ce qui nous permet d’effectuer un choix de carrière. Je savais que je voulais devenir manager, par rapport à ma personnalité et à mon envie d’être auprès des joueurs. J’ai suivi des cours d’anglais, de management, de marketing, de communication, de production vidéo (montage et enregistrement de vidéos), d’étude du milieu et des scènes e-sportives… Dans mon quotidien, je me sers de ce que j’ai appris à la PGS comme la communication. La formation m’a apporté cette vision différente que j’ai en tant qu’actrice de l’esport et non plus comme une simple spectatrice.

Son quotidien en tant que head manager

En tant qu’head manager au sein de ROG Esport, je vis dans un campus appartenant au département. Je m’occupe des plannings des joueurs, de leur repas, des inscriptions aux différents tournois et je partage des informations avec le responsable communication. En résumé, je gère la vie quotidienne de mes joueurs. Je suis là depuis quelques mois et tout se passe bien. Mon quotidien n’est jamais le même en fonction des tâches et des évènements. En ce moment, c’est un peu calme avec le virus, nous avons tous hâte de repartir sur les routes de France pour aller en compétition.

Son regard sur l’esport et la place des femmes dans ce milieu

Je suis passionnée par les jeux vidéo depuis des années et je suis curieuse de voir comment il va évoluer. Je souhaite trouver de nouveaux concepts et saisir des opportunités. Je pense que ce n’est que le début, je m’attends à une grande augmentation du nombre de joueurs et de viewers. C’est vraiment un monde à part que nos parents ne connaissent pas, et c’est bien dommage. Si ce milieu a pu devenir ce qu’il est aujourd’hui, c’est aussi grâce aux premiers passionnés qui improvisaient des petits tournois dans leur garage. Je trouve cela émouvant de se dire que leurs rêves sont notre héritage.

Les filles ne sont pas éduquées à jouer aux jeux. On aura beaucoup plus tendance à offrir une poupée à sa fille plutôt qu’une console. Et même hors du cadre familial, la société ne nous montre pas de figure féminine jouant aux jeux, surtout dans les campagnes de publicité. Comme ce sujet est au cœur de l’actualité, les marques changent un peu de position, mais lorsque j’étais enfant il était extrêmement rare de voir une fille dans une publicité pour des jeux vidéo. Cette éducation genrée a malheureusement contribué à diminuer le nombre de joueuses et, ainsi, le nombre de femmes dans les milieux compétitifs. L’esport est également un écosystème très jeune, qui reprend le modèle patriarcal de la société. Je pense qu’il est difficile mentalement pour un garçon de perdre face à une fille aux jeux vidéo juste à cause des idées reçues transmises par la société. Mais j’ai bon espoir pour le futur, les mentalités évoluent.

Paris Gaming School, une école qui forme à tous les métiers de l’esport

La Paris Gaming School, la formation qu’ont suivi Sacha, Baptiste et Kenza, offre un large éventail de spécialisations pour apprendre et s’orienter vers les métiers recherchés dans le secteur de l’esport. En intégrant la PGS, il est possible d’apprendre à exercer les profils suivants :

  • Coach,
  • Manager,
  • Streamer,
  • Community manager,
  • Journaliste esportif,
  • Régisseur,
  • Chef de projet.

La formation proposée par la Paris Gaming School dure 10 mois. Elle est dispensée par des coachs, des anciens joueurs, des membres d’associations et d’autres professionnels du secteur de l’esport. L’encadrement de l’école permet aux élèves de se créer et tisser un réseau de contacts, qui leur serviront tout au long de leur carrière.

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