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Macron annonce 400 millions d'euros pour un nouveau campus de recherche en santé numérique

Le chef de l'Etat s'est rendu, ce vendredi, à l'hôpital Necker à Paris. Il s'est engagé à lancer un vaste projet de campus sur le site du Val-de-Grâce, pour « structurer une filière de santé numérique au niveau mondial ». Le chantier, qui rassemblera acteurs publics et privés, doit s'achever en 2028.

Le PariSanté Campus sera installé sur le site de l'ancien hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, et accueillera acteurs publics et privés sur 75.000 m2, d'ici à 2028.
Le PariSanté Campus sera installé sur le site de l'ancien hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, et accueillera acteurs publics et privés sur 75.000 m2, d'ici à 2028. (Thomas SAMSON / POOL / AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 4 déc. 2020 à 10:00Mis à jour le 4 déc. 2020 à 17:44

« On doit retrouver le sens du temps long et de la stratégie industrielle », avait lancé Emmanuel Macron, en juin dernier, aux chercheurs de l'Institut Pasteur et de l'Inserm, en parlant de souveraineté industrielle en matière de santé. Il entend passer aux actes.

Le chef de l'Etat s'est rendu, ce vendredi, avec les ministres Frédérique Vidal (Recherche) et Olivier Véran (Santé), à l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Imagine, au sein de l'hôpital Necker à Paris. Emmanuel Macron y a présenté « sa vision sur la recherche et l'innovation en santé pour les prochaines années », selon l'Elysée, « pour renforcer » la « souveraineté » de la France en la matière.

Le chef de l'Etat s'est engagé à créer un campus - baptisé PariSanté Campus - dédié à la santé et au numérique, sur le site de l'ancien hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, pour atteindre en 2028 un volume de 75.000 m2 partagé entre acteurs publics et privés.

400 millions d'euros

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Pour ce projet « qui mélange recherche, entreprises et tous les enjeux de données » et « incarne une vision de transformation », l'Elysée a promis un budget total de 400 millions d'euros, avec un financement public-privé. Le modèle est encore « en cours de réflexion », indiquait-on jeudi dans l'entourage du chef de l'Etat. Mais l'idée est d'avoir « un investissement initial de l'Etat » pour lancer le projet : 45 millions seront issus du plan de relance pour les deux premières années et 180 millions, de la loi de programmation de la recherche . Il faudra ensuite « trouver des partenaires qui permettront de compléter » les moyens. Un concessionnaire aura la gestion du site qui « restera la propriété de l'Etat ».

Le projet sera lancé en 2021, avec « un lieu préfigurateur » installé « sans doute mi-2021 » pour accueillir les premières équipes de recherche et des start-up. D'ici à cinq ans, le campus doit être élargi à d'autres chercheurs, de l'Inserm, de l'université PSL (Paris Sciences et Lettres), de l'AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris), et accueillir aussi l'agence du numérique du ministère de la Santé ainsi que le Health Data Hub, plateforme française de données de santé utilisant l'intelligence artificielle.

« La crise mondiale que nous vivons nous apprend qu'il faut investir massivement dans le champ de la formation, de la recherche et de l'innovation en santé », plaide-t-on dans l'entourage de Frédérique Vidal, où l'on insiste sur « l'objectif de structurer une filière en santé numérique au niveau mondial ».

La « tuyauterie » des liens public-privé

Ce futur campus doit servir à récolter et à utiliser les données de santé pour « améliorer l'état de santé » des Français, mais aussi « piloter et évaluer le système de santé », selon l'exécutif.Le gouvernement veut que s'y développent des applications « à fort impact économique » qui pourront « créer éventuellement des entreprises et de l'emploi ».

L'espace numérique personnel de santé sera le projet « emblématique » de ce campus. Cette application, en cours de développement, a vocation à être généralisée début 2022. Elle doit déboucher sur un agenda unifié des rendez-vous médicaux des patients, sans se substituer à Doctolib ou à d'autres applications existantes.

L'exécutif voit ce campus comme le « vaisseau amiral du plus vaste réseau national dédié à la récolte, à l'utilisation et à l'interprétation des données de santé ». « Nous avons une recherche pluridisciplinaire excellente mais il faut structurer les coopérations entre public et privé, avec entre les deux, comme tuyauterie, les données de santé », indique-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Fusion d'agences

Contrairement à ce qui était prévu, Emmanuel Macron n'a pas annoncé explicitement la création d'une agence sur les maladies infectieuses et émergentes, issue de la fusion de l'ANRS - qui travaille sur le Sida et les maladies infectieuses - et de REACTing, le consortium de l'Inserm qui a coordonné les essais cliniques sur le coronavirus. Mais la création de cette agence « est actée », assure-t-on à l'Elysée. Jeudi, le budget de la future agence n'était toutefois « pas complètement finalisé », selon l'Elysée. L'Inserm a réclamé 42,5 millions d'euros.

Le déplacement d'Emmanuel Macron est intervenu alors que les opposants à la loi recherche ne désarment pas depuis le vote de la loi et qu'une large mobilisation intersyndicale est annoncée pour mardi prochain. Dans une tribune au « Monde » , un collectif de 5.000 chercheurs avait demandé la semaine dernière au chef de l'Etat de recourir à la Constitution pour que le Parlement procède à une nouvelle délibération de la loi recherche, adoptée définitivement.

Emmanuel Macron a évoqué la loi recherche et ses financements lors de son déplacement, sans parler de la demande de ce collectif.

Marie-Christine Corbier

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