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Les moniteurs de ski craignent une activité minimale, les guides sont plus optimistes

Les 17.000 moniteurs qui exercent au sein de 220 écoles de ski vont vivre un début de saison au ralenti alors même que leurs autres activités professionnelles le reste de l'année sont aussi impactées par la crise. Les guides de haute montagne espèrent, eux, rééditer la bonne saison estivale grâce à la fréquentation des espaces vierges prisés en temps de pandémie.

Avec des revenus déjà amputés de 15 % à 20 % au printemps, le manque à gagner va peser sur l'équilibre de milliers de petites structures.
Avec des revenus déjà amputés de 15 % à 20 % au printemps, le manque à gagner va peser sur l'équilibre de milliers de petites structures. (ALLILI MOURAD/SIPA)

Par Gabrielle Serraz

Publié le 9 déc. 2020 à 13:21

« On aimerait une clause de revoyure à la mi-décembre ». Comme les autres professionnels du ski, Jérémie Noyrey, directeur adjoint du Syndicat National des Moniteurs de Ski Français (SNMSF) espère encore faire fléchir le gouvernement pour ouvrir les écoles de ski. Les 17.000 moniteurs qui exercent au sein de 220 écoles de ski, les fameuses ESF , dans tous les massifs français, sont tous l'attente.

Tous sont diplômés de l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme (ENSA) et exercent leur profession à titre libéral. C'est dire si la crise sanitaire les percute de plein fouet. Archétypes même de l'écosystème des stations de ski les pulls rouges sont tous pluriactifs et les revenus du ski alimentent souvent les fragiles exploitations agricoles de montagne ou de micro entreprises. Les moniteurs de ski travaillent aussi dans le BTP, le commerce ou l'hôtellerie, tous des secteurs mis à mal par la pandémie.

Salaires

Avec des revenus déjà amputés de 15 % à 20 % au printemps, le manque à gagner va peser sur l'équilibre de milliers de petites structures. En dépit du fonds de solidarité qui permet de tenir la tête hors de l'eau, leur syndicat lui-même est ébranlé. Avec 2.000 salariés en chômage partiel, la question se pose de leur maintien. « Si les remontées mécaniques n'ouvrent pas et si la situation perdure, comment allons-nous payer autant de salaires » ? interroge Jérémie Noyrey.

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La saison dernière les ESF avaient accueilli 2,5 millions d'élèves pour un chiffre d'affaires de 280 millions d'euros. Pour évaluer l'année 2020 il faut attendre tous les arrêtés préfectoraux qui devraient dire si, à Noël, les moniteurs vont pouvoir travailler un peu. Celui du 4 décembre a déjà autorisé l'usage des remontées mécaniques par « les pratiquants mineurs licenciés au sein d'une association sportive affiliée à la Fédération française de ski. »

Succès estival

Même demande de clarification quant à l'encadrement des pratiques de la part du syndicat national des Guides de Montagne (SNGM). Il regroupe 2.000 guides, dont 800 sont aussi moniteurs de ski. Selon leur président Christian Jacquier, la profession a « tiré son épingle du jeu » après une excellente saison d'été que les guides comptaient réitérer cet hiver.

Mais après l'annonce de la non ouverture des remontées mécaniques durant les vacances de Noël, les guides ont dû abandonner la Vallée Blanche et s'apprêtaient à accompagner leurs clients en Espagne, en Autriche ou en Suisse et avaient reçu de nombreuses demandes en ce sens. Mais les nouvelles interdictions du gouvernement vont ruiner cette perspective. Et impacter les finances d'une profession, dont 60 % de l'activité se déroule en hiver.

Gabrielle Serraz (Correspondante à Grenoble)

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