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Enseignement supérieur : 1,3 milliard pour la rénovation énergétique et de meilleures conditions d'études

Près de la moitié des 2,7 milliards d'euros dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments de l'Etat ira à l'enseignement supérieur et la recherche, pour financer 1.054 projets à partir de 2021 « C'est un message très fort en direction des universités, des laboratoires de recherche et de la jeunesse », se félicite Frédérique Vidal, dans un entretien aux « Echos ».

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal (Ludovic Marin/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 14 déc. 2020 à 12:48Mis à jour le 14 déc. 2020 à 12:49

Ce sera finalement 1,3 milliard d'euros pour l'enseignement supérieur et la recherche, soit un peu plus que le montant divulgué en fin de semaine dernière par le Premier ministre, Jean Castex. Celui-ci a détaillé, ce lundi matin, les résultats de l'appel à projets pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, lancé en septembre dans le cadre du plan de relance .

Le gouvernement avait prévu 2,7 milliards pour les bâtiments de l'Etat. Sur cette enveloppe, 48 % seront ainsi dévolus à l'enseignement supérieur et la recherche. Sur les 18,5 millions de m2, nombre de bâtiments des universités, grandes écoles et organismes de recherche construits entre les années 1960 et 1980 présentent « de forts signes d'obsolescence », justifie-t-on de source officielle.

« C'est un message très fort en direction des universités, des laboratoires de recherche et de la jeunesse », se félicite la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, dans un entretien aux « Echos ».

« Couvrir l'immense majorité des demandes »

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Début septembre, le ministère de l'Enseignement supérieur avait pourtant effectué un premier recensement d'un montant bien supérieur, de 2,2 milliards d'euros. « Cela correspondait aux projets recensés avant l'appel à projets », assure Frédérique Vidal. Selon la ministre, le montant du plan de relance (1,3 milliard) ajouté à celui des contrats de plan Etat-régions (1,2 milliard) permettra de dégager des financements de 2,5 milliards d'euros pour l'immobilier de l'enseignement supérieur et la recherche. De quoi, affirme-t-elle, « couvrir l'immense majorité des demandes ».

Cela suffira-t-il, alors que le Sénat, dans un rapport publié début décembre, estimait qu'au vu de l'état « très dégradé » du parc universitaire, il faudrait en réalité investir 7 milliards d'euros ? « L'investissement que nous faisons est absolument considérable », rétorque Frédérique Vidal en indiquant que la sélection effectuée permet d'avoir « un démarrage très rapide des projets ».

Priorité aux universités

Sur l'enveloppe de 1,3 milliard, les financements iront en priorité aux universités, pour 700 millions d'euros. Viennent ensuite 250 millions de crédits dédiés aux Centres régionaux d'oeuvres scolaires et universitaires (CROUS), pour la réhabilitation de résidences et de restaurants universitaires, 140 millions pour les organismes de recherche. Les grandes écoles se partageront 110 millions. Enfin, 100 millions sont prévus pour d'autres écoles et organismes de recherche relevant d'autres ministères.

Le financement des projets de rénovation va de quelques milliers d'euros à 27,7 millions, pour le plus gros d'entre eux, détaille Frédérique Vidal. Sur les 741 projets financés, figurent par exemple la réhabilitation énergétique du bâtiment pharmacie du site Timone d'Aix-Marseille Université (27,7 millions), la rénovation du campus santé de l'université de Rennes-1 (23 millions), la rénovation complète d'un bâtiment de la formation Staps à Montpellier (4 millions), le Centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte, qui servira de pilote pour le chauffage par panneaux solaires photovoltaïques et l'isolation thermique des façades (2,7 millions), l'isolation totale et le remplacement de toutes les menuiseries de Centrale Lyon (9,7 millions) ou encore l'Insa de Blois (1,6 million) pour le système de chauffage et de refroidissement intégrés.

« L'idéal de sobriété énergétique »

En cette période de crise sanitaire où l'exécutif martèle qu'il ne peut y avoir de « génération sacrifiée », les résultats de l'appel à projets sont aussi un signal envoyé aux étudiants : « Un effort particulièrement important a été fait en direction de la jeunesse, insiste Frédérique Vidal. La question de l'écologie et du développement durable est une vraie préoccupation pour tout le monde, mais encore plus pour les étudiants », auxquels il faut « donner la capacité de vivre et d'étudier dans des bâtiments qui correspondent davantage à leur idéal de sobriété énergétique ».

Le Premier ministre avait promis jeudi dernier « des logements étudiants mieux isolés, des bibliothèques, des salles de cours rénovées, bref des conditions d'études améliorées ». De grosses réhabilitations de résidences universitaires doivent être lancées, comme à Metz (Moselle) ou Villeneuve d'Ascq (Nord).

« Un choc de relance »

Le gouvernement entend en faire « un choc de relance ». D'où des projets qui se situent partout, « y compris les villes moyennes où il y a des implantations universitaires de manière à pouvoir faire travailler localement artisans, TPE et PME partout en France », fait valoir la ministre. Les projets retenus l'ont été pour leur « faisabilité » rapide : « C'est ce qui nous a permis de distinguer les projets du plan de relance qui vont pouvoir se réaliser tout de suite, de ceux des contrats de plan Etat-régions (CPER) qui auront besoin de plus de temps pour se déployer, puisque le CPER court jusqu'en 2027 ». Il fallait « des projets qui ont été suffisamment travaillés pour que tous les financements puissent être appelés dans les vingt-quatre prochains mois », conclut Frédérique Vidal.

Marie-Christine Corbier

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