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Les écoles vétérinaires publiques bousculées par la perte annoncée de leur monopole

Une première formation privée délivrant le diplôme d’Etat de vétérinaire devrait ouvrir en 2022 à Rouen. Les quatre écoles publiques craignent une rupture d’équité pour les étudiants, et une formation de moindre qualité.

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Publié le 08 décembre 2020 à 00h38, modifié le 08 décembre 2020 à 05h45

Temps de Lecture 5 min.

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Une école vétérinaire privée ouvrira-t-elle en France à la rentrée 2022 ? C’est en tout cas ce que permet un amendement à l’article 22 bis de la loi de programmation de la recherche (LPR) pour les années 2021 à 2030. Définitivement adopté par le Sénat le 20 novembre, il a entraîné une levée de boucliers des écoles publiques existantes, de leurs élèves et de leurs enseignants.

L’enjeu de cette mesure : augmenter le nombre de vétérinaires formés en France, alors qu’on compte de moins en moins de praticiens dans les zones rurales. Aujourd’hui, 47 % des nouveaux diplômés qui s’installent sur le territoire se sont formés… hors de l’Hexagone, révèle l’Atlas démographique de la profession vétérinaire publié en 2020, principalement en Belgique, en Espagne et en Roumanie. Il s’agit de jeunes Français qui s’étaient expatriés pour se former au métier de leurs rêves, faute de place dans les établissements nationaux, très sélectifs.

Mais pour des représentants des vétérinaires, l’amendement ne serait pas la bonne réponse à ce problème. La première critique porte sur la forme : « Nous n’avons pas été consultés, dénonce Jean-Yves Gauchot, président de la Fédération des syndicats vétérinaires de France. Cet amendement a été téléguidé par Unilasalle. » Cette école d’ingénieurs privée associative, créée par les Frères des écoles chrétiennes, tente, depuis douze ans, de se faire une place dans une filière où seules quatre écoles publiques sont habilitées à délivrer un diplôme d’Etat.

Deux amendements identiques

« Dès 2008, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le ministère de l’agriculture avait sollicité notre établissement afin de répondre au déficit de vétérinaires dans les zones rurales, affirme Philippe Choquet, directeur général d’Unilasalle. Mais le projet, qui hybridait le public et le privé, était très compliqué. Quand Michel Barnier, alors ministre de l’agriculture, a été appelé vers d’autres fonctions, l’idée est partie dans les limbes. »

Depuis, Unilasalle mature son projet, et le déficit de vétérinaires en France ne s’est pas comblé. A l’occasion de l’examen de la LPR, c’est opportunément deux amendements identiques qui viennent offrir aux « établissements d’enseignement supérieur privés à but non lucratif », comme Unilasalle, la possibilité de bénéficier de l’agrément du ministère de l’agriculture « pour assurer une formation préparant au diplôme d’Etat de docteur vétérinaire ».

L’un des deux amendements est déposé par François Patriat, président du groupe LRM au Sénat, ancien ministre de l’agriculture (en 2002) et vétérinaire de formation ; l’autre est déposé par la sénatrice Sophie Primas (Les Républicains, Yvelines), une ancienne élève d’Unilasalle, aujourd’hui membre du conseil d’administration de l’école. Deux amendements déposés sous le regard bienveillant de Gérard Larcher, président (LR) du Sénat et, lui aussi, vétérinaire de formation.

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