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« On peut enfin souffler un peu. » Avec la réouverture des salons de coiffure le 28 novembre, Céline Bonneau, professeure de coiffure en lycée professionnel à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), a finalement réussi, sur le fil, à placer tous ses élèves en formation dans des entreprises en décembre. Avec un mois de retard, certes, « mais on craignait que la période de formation soit sacrifiée, explique-t-elle. Ou que le protocole sanitaire empêche les entreprises d’accueillir les jeunes. Avec le retard qu’ils ont déjà accumulé dans leur formation lors du premier confinement, la fin de leur scolarité aurait été… compliquée ».
Mais heureusement, après quatre semaines de pause, les carnets de rendez-vous des coiffeurs sont pleins à craquer, et le coup de main des élèves bienvenu… La « galère » des stages prend fin, au moins pour sa classe.
Comme Céline Bonneau, nombreux sont les enseignants de lycée professionnel à avoir été rassurés en apprenant l’assouplissement du confinement. Mais aussi et surtout, une semaine plus tard, l’aménagement des examens du bac professionnel et du CAP.
Après les adaptations consenties début novembre pour les lycéens de la voie générale et technologique, le ministère de l’éducation nationale a annoncé le 2 décembre aux organisations syndicales que les élèves pourraient passer les épreuves finales de bac « pro » avec seulement dix semaines de périodes de formation en milieu professionnel (dites « PFMP »), contre vingt-deux normalement, et cinq semaines de stage en CAP, contre une dizaine selon les filières. Soit les mêmes mesures auxquelles avaient déjà eu droit, en juin, les élèves qui passaient ces examens. « Le ministère envisage aussi de pouvoir faire reconnaître, chez les élèves qui n’auraient pas pu faire toutes leur PFMP, les compétences qu’ils ont pu acquérir dans les petits jobs qu’ils peuvent avoir à côté de leur scolarité », commente Pascal Vivier, secrétaire général du syndicat enseignant Snetaa-FO.
L’industrie et le BTP relativement épargnés
Ces aménagements interviennent alors que les établissements se débattent depuis le retour des vacances de la Toussaint pour assurer tant bien que mal une formation où la pratique, en entreprise notamment, est aussi importante que la théorie. Mais aussi où les élèves sont souvent plus « fragiles » : lors du premier confinement, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, avait fait du retour en cours de ces jeunes une priorité, 20 % d’entre eux ayant alors décroché, selon les estimations du ministère (contre 4 % en moyenne).
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