Jessica a tout lâché il y a trois semaines. La ville bretonne dans laquelle elle étudiait, sa licence d'arts plastiques, sa chambre universitaire… Deux mois après le début des cours, cette néobachelière de 18 ans est même allée jusqu'à se désinscrire, le moral en miettes : «Je pleurais tout le temps, je ne me faisais même plus à manger, je passais mes journées allongée dans mon lit sans aucune énergie. J'ai craqué.» De retour chez ses parents près d'Orléans, elle a décidé de ne plus s'obstiner à suivre des heures d'enseignement à distance alors qu'elle avait perdu le fil. Certes, la fac, c'était son dernier choix sur Parcoursup. Mais Jessica comptait bien «se donner à fond» pour réussir son entrée dans le monde des études supérieures : «Dans ce contexte, c'est impossible. Si on avait eu cours en présentiel, j'aurais sans doute tenu.» Quelques semaines à peine après la rentrée universitaire, l'annonce du reconfinement, le 28 octobre, fait mal. Certaines formations ont pu rester ouvertes, mais pour une grande partie des étudiants, être confiné signifie depuis deux mois avoir cours face à un écran.
Cercle vicieux
En pleine période de révisions ou de partiels, une quinzaine de néobacheliers ont raconté à Libé l'angoisse de ce premier semestre d'études à distance et le mal-être qui l'accompagne. «En cinq semaines de distanciel, j'ai ouvert mon cahier deux fois, les premiers jours. Je ne note plus rien», admet Yann, 18 ans. Depuis des mois, les organis