Les lycéens s'inquiètent des épreuves du bac 2021. 1:39
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Virginie Riva avec Laetitia Drevet
Les premières épreuves du bac 2021, prévues en mars, approchent à grands pas. Parents, élèves et enseignants s'inquiètent d'un examen rendu "inégalitaire" par les "différences de traitement" des lycéens à travers la France. Alors que certains bénéficient d'un suivi poussé, d'autres se retrouvent livrés à eux-mêmes.

Dans son lycée du 11eme arrondissement de Paris, Manelle a cours tous les jours, mais uniquement par demies journées. Lorsqu'elle est chez elle, cette élève de Terminale a surtout des devoirs à faire, rarement des cours en visioconférence. Impossible de voir tout le programme dans ces conditions.

"En spécialité maths, mon professeur nous a clairement dit qu’il y aurait des chapitres qu’on devrait faire seuls à la maison. Je trouve que c’est inadmissible." Manelle n'est pas la seule à s'agacer de ces cours partiels. Et les conditions n'étant pas les mêmes selon les lycées, parents, élèves et enseignants s'inquiètent d'un bac 2021 "inégalitaire".

"Les traitements sont différents à travers la France. Certaines écoles se sont équipées de webcams pour des cours en ligne, d'autres non, faute de moyen. On ne peut pas faire un bac qui se veut égalitaire alors que tous nos enfants n'ont pas le même traitement", explique Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (Fcpe). Prévues pour le mois de mars, les premières épreuves du bac 2021 arrivent à grand pas. Plusieurs collectifs d'enseignant ont d'ores et déjà demandé à ce qu'elles soient décalées quelques semaines plus tard. 

"Les lycéens ne vont pas bien"

Car depuis le début du confinement, de grandes inégalités ont émergé entre les élèves. Alors que certains sont livrés à eux-mêmes, d'autres bénéficient d'un suivi poussé au sein de leur lycée, ont accès à la maison à un espace suffisant pour travailler dans de bonnes conditions et peuvent compter sur un parent à même de leur donner un coup de main.

"Moi je le sens plutôt bien. On est assez préparés car on a six heures de cours par spécialité. On a eu un bac blanc sur les deux derniers jours donc on sait déjà dans l'idée comment ça va se passer", témoigne Alexia, élève sereine d'un établissement du 8eme arrondissement. 

Et au-delà de la question académique, Rodrigo Arenas pointe aussi une "question morale". "Les lycéens ne vont pas bien. On ne prend pas en compte l’aspect psychologique du confinement, pourtant on ne peut pas demander aux élèves d'être dans les mêmes conditions d'examen que les autres années." Un débat d'importance puisque les notes de ces épreuves anticipées sont prises en compte par Parcoursup, déterminant de fait l'orientation des élèves.