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Elisabeth Borne annonce au JDD la prolongation des primes à l'embauche des jeunes et des aides à l'alternance

La ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, Elisabeth Borne, annonce la prolongation au-delà du 31 janvier des primes à l'embauche des moins de 26 ans et des aides pour les contrats d'alternance.

Christine Ollivier, Sarah Paillou , Mis à jour le
Elisabeth Borne au ministère du Travail, samedi.
Elisabeth Borne au ministère du Travail, samedi. © CYRIL ENTZMANN/DIVERGENCE pour le JDD

Selon ­Emmanuel ­Macron , "c'est dur d'avoir 20 ans en 2020". Pourquoi davantage que pour les autres classes d'âge?
L'épidémie et les mesures sanitaires percutent les modes de vie de tout le monde, mais c'est encore plus vrai pour les jeunes, pour qui les rencontres sont extrêmement précieuses. Ils sont aussi toujours les plus pénalisés par les crises économiques. Il faut donc une réponse extrêmement forte pour qu'ils ne soient pas les sacrifiés de la crise. C'est pour ça que nous avons présenté notre plan "1 jeune, 1 solution" dès le mois de juillet, avec des aides à l'embauche, des formations vers les secteurs qui vont recruter demain, un accompagnement pour ceux qui n'ont pas encore trouvé leur voie, des dispositifs spécifiques pour ceux plus éloignés de l'emploi, qui ont parfois décroché de leur scolarité.

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Plusieurs aides du plan en faveur de l'emploi des jeunes se terminent fin janvier…
La situation sanitaire va rester difficile dans les prochaines semaines et va nous ­conduire à prolonger ces aides : la prime de 4.000 euros pour l'embauche, en CDD [­contrat à durée déterminée] de plus de trois mois ou en CDI [­contrat à durée indéterminée], d'un jeune de moins de 26 ans et les 5.000 ou 8.000 euros d'aides pour un ­contrat d'apprentissage ou de professionnalisation. J'en proposerai les modalités au Premier ministre après ­concertation avec les partenaires sociaux.

Le chômage est reparti à la hausse en novembre, particulièrement chez les jeunes. La stratégie mise en place est-elle à la hauteur de la situation?
L'augmentation reste ­contenue, même si les chiffres risquent de ne pas être bons en décembre en raison du ­confinement et qu'il faut rester prudent pour le premier trimestre 2021. Mais notre plan a déjà permis de quasiment effacer l'écart qu'on ­constate, en période de crise, entre la hausse du chômage des jeunes et celle du chômage des autres classes d'âge. Les chiffres montrent que notre plan porte ses fruits.

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Nous allons doubler le nombre de bénéficiaires du dispositif Garantie jeunes

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Quels chiffres?
Entre août et fin novembre, 1,052 million de jeunes ont été recrutés en CDD d'au moins trois mois ou en CDI. C'est presque autant qu'en 2019. Plus de 220.000 primes ont déjà été distribuées (les entreprises ont quatre mois pour les demander). Alors que beaucoup prédisaient un effondrement de l'apprentissage, 440.000 ­contrats ont été signés en 2020, contre 353 000 en 2019. C'est un record historique ! On dénombre aussi 560 000 jeunes entrés dans un parcours d'insertion vers l'emploi. Mais nous complétons encore notre plan, comme le Président l'avait souhaité en novembre.

Comment?
Les décrets ont été publiés jeudi : nous allons doubler le nombre de bénéficiaires du dispositif Garantie jeunes, qui propose un accompagnement vers l'emploi et une rémunération mensuelle de 500 euros. Il passera de 100.000 à 200.000. Désormais, la totalité des jeunes majeurs en formation professionnelle bénéficiera aussi d'une rémunération de 500 euros par mois. Ceux qui ont un accompagnement intensif à Pôle emploi ou à l'Association pour l'emploi des cadres [Apec] auront un soutien financier, comme c'est déjà le cas pour ceux qui sont suivis par les missions locales. Les jeunes diplômés ex-boursiers et inscrits à Pôle emploi pourront aussi obtenir un soutien jusqu'à 500 euros par mois pendant quatre mois. Ces différentes mesures représentent un coût supplémentaire de 400 millions d'euros. Le but avec cette Garantie jeunes universelle, c'est de s'assurer qu'aucun jeune ne renonce à un parcours vers l'emploi à cause de difficultés financières.

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Où en est-on des formations tournées vers les métiers recruteurs?
Nous avons finalisé avec les Régions en fin d'année les pactes [régionaux d'investissement] qui mettent en place ces formations vers les métiers du soin, de la transition écologique et du numérique. Ce sont 100 000 offres en plus, et 700 millions d'euros supplémentaires dans le cadre du plan de relance. Nous lançons aussi un dispositif spécifique d'accompagnement des décrocheurs scolaires mi-janvier.

Les entreprises jouent-elles le jeu?
Oui, il y a une mobilisation générale pour ne laisser aucun jeune sur le bord de la route. Elles sont déjà 1.000 entreprises à avoir pris des engagements sur le site 1 jeune, 1 solution, et notre ambition est que d'autres les rejoignent.

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Les perspectives de la Banque de France sont pessimistes, mais il faut aussi avoir ­confiance dans la capacité de rebond de notre pays

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Dans ses vœux aux Français, ­Emmanuel ­Macron a cité comme priorités la lutte ­contre "toutes les inégalités et les discriminations". Préparez-vous des mesures ­contre les discriminations à l'embauche?
Nous présenterons des mesures dans les premières semaines de 2021. Nous avons déployé en octobre les "emplois francs +" pour encourager l'embauche des jeunes des quartiers prioritaires. Nous allons prolonger ce dispositif et le compléter avec un système de mentorat. Je ne peux pas accepter qu'un jeune ne puisse pas accéder à l'emploi parce qu'il n'a pas la bonne adresse ou les bons codes. C'est pourquoi nous voulons muscler nos dispositifs pour aller chercher ces jeunes qui ne viennent pas spontanément dans leur mission locale ou à Pôle emploi.

Cette attention particulière à l'emploi des jeunes a-t-elle, aussi, un objectif électoral? Ce public est sensible aux idées des écologistes…
C'est un enjeu de cohésion nationale. Il est essentiel que les jeunes sachent que nous faisons tout pour permettre à chacun de trouver sa place dans la société.

Redoutez-vous les prochains mois en matière de chômage et de défaillance d'entreprises? La Banque de France table sur une forte augmentation du chômage en 2021…
Les perspectives de la Banque de France sont pessimistes, mais il faut aussi avoir ­confiance dans la capacité de rebond de notre pays. Selon la Banque de France, l'épargne supplémentaire des Français pourrait atteindre 200 milliards d'euros fin 2021. C'est deux fois le montant du plan de relance. Chacun de nous détient donc aussi une partie de la réponse. Il faut que les Français croient en l'avenir et ne recourent pas à une épargne de précaution, ce sera fondamental pour la croissance de 2021. C'est pourquoi nous serons aux côtés des entreprises pour protéger les emplois, des salariés pour les accompagner si nécessaire dans des reconversions, et des jeunes pour les aider à entrer dans la vie professionnelle.

Le 14 décembre, vous évoquiez un assouplissement du télétravail à partir du 7 janvier. Est-ce toujours d'actualité?
Oui, parce que c'est aussi un enjeu de santé publique. Nos études montrent que plus de six salariés sur dix en télétravail à 100% depuis novembre souhaitent revenir dans l'entreprise au moins une journée par semaine. Plus de la moitié disent souffrir d'isolement. Nous devons l'entendre. J'évoquerai lundi avec les partenaires sociaux la façon dont nous allons adapter le protocole sanitaire à partir du 7 janvier. Il s'agira de ­continuer à recourir fortement au télétravail pour lutter contre l'épidémie tout en permettant à ceux qui en expriment le besoin de revenir une journée par semaine en entreprise.

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