Proposer aux aspirants professeurs des écoles une formation « d’excellence » fléchée vers le métier dès la première année de licence, tout en renforçant leur maîtrise des enseignements « fondamentaux » : tels sont les objectifs des nouveaux Parcours préparatoires au professorat des écoles (PPPE) que les élèves de terminale ont pu découvrir sur la plate-forme Parcoursup le 21 décembre.
Ce nouveau parcours universitaire dans lequel l’étudiant alternera les cours dans sa licence de rattachement avec des enseignements en lycée sur les fondamentaux (mathématiques, lettres, etc.), ainsi que quelques courtes périodes de stages en école, est censé déboucher naturellement au bout de trois ans sur un master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) « premier degré ». Ce dernier est d’ailleurs lui-même en pleine rénovation dans le cadre de la réforme de la formation initiale et du concours des enseignants, qui doit aussi entrer en vigueur à la rentrée 2021.
Initialement prévue pour septembre 2020, l’entrée en vigueur de la réforme de la formation initiale des enseignants a été décalée à septembre 2021 à la demande des organisations syndicales. Elle prévoit une uniformisation des différents masters de l’enseignement avec 800 heures de formation dans lesquelles la place des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, respecter autrui) est renforcée. La professionnalisation est notamment assurée par un tiers-temps d’enseignement en M2 en tant qu’étudiant stagiaire (et non plus enseignant « fonctionnaire stagiaire »). Le concours de recrutement est décalé en fin de deuxième année de master (en master 1 aujourd’hui), avec une première session au printemps 2022.
Début décembre, à l’occasion de l’annonce de la labélisation des vingt-cinq premiers parcours qui seront proposés sous forme d’expérimentations dans vingt-trois académies dès la rentrée 2021, et qui devraient pour l’instant accueillir chacun entre 30 et 40 étudiants, les organisations syndicales ont regretté d’avoir été mises, selon elles, face au fait accompli par les ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Le SNUipp-FSU dit craindre « un retour des anciennes écoles normales d’instituteurs » et une focalisation sur les « fondamentaux » « au détriment de l’apprentissage de la didactique ». Le SGEN-CFDT s’inquiète, lui, d’une « entorse au principe d’universitarisation de la formation » alors que l’UNSA Education estime que les PPPE « brouillent le parcours pour devenir professeur des écoles » avec le risque d’une « concurrence de plus aux voies existantes (licences pluridisciplinaires, parcours AED prépro, licence sciences de l’éducation) ».
75 % des cours au lycée en L1
« Certes, il existe déjà des dispositifs de préprofessionnalisation au professorat des écoles, mais ceux-là sont souvent monodisciplinaires, adossés à une mention de licence uniquement, et interviennent en général en deuxième ou troisième année de licence, répond Mark Sherringham, l’inspecteur général qui pilote la mise en œuvre du nouveau dispositif. Avec les PPPE, l’objectif est de proposer aux nombreux néobacheliers intéressés par le métier un continuum de formation de cinq ans, pluridisciplinaire, clairement identifié comme préparant au professorat des écoles, avec une professionnalisation progressive. »
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