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Formation : les PME s'approprient peu à peu les nouveaux dispositifs

Les entreprises ont regardé de près le FNE-Formation lancé par l'Etat au printemps, à l'attention de celles ayant des salariés en activité partielle. Mais elles commencent juste à envisager le dispositif comme un outil d'anticipation des mutations de leurs marchés.

Depuis le 1er novembre, le FNE-Formation prend en charge 70  ou 80  des coûts pédagogiques.
Depuis le 1er novembre, le FNE-Formation prend en charge 70 ou 80 des coûts pédagogiques. (iStock)

Par Valerie Landrieu

Publié le 17 déc. 2020 à 13:55Mis à jour le 18 déc. 2020 à 09:52

C'est loin d'être un raz-de-marée, mais les PME, qui étaient les cancres de la formation professionnelle, se sont mises en nombre à l'exercice depuis le premier confinement. Le thème des compétences et de la formation professionnelle s'est imposé dans les entreprises sur l'idée-force  « Former plutôt que licencier ». 

A côté des plans déployés en région, l'Etat a musclé, à partir du mois d'avril, le vieux dispositif FNE-Formation pour le rendre accessible aux entreprises ayant des effectifs en activité partielle de droit commun (APDC), puis de longue durée (APLD). Objectif : profiter des baisses d'activité pour développer les savoir-faire des salariés. A la clé, 1 milliard d'euros de crédits pour un dispositif aménagé au fil des mois.

Evolution qualitative

Résultat : un peu plus de 330.000 salariés ont bénéficié du FNE-Formation avec prise en charge des frais de formation à 100 % - ce n'est aujourd'hui plus le cas pour le dispositif APLD. Sûrement insuffisant au regard des effectifs concernés par l'activité partielle, mais le bilan n'est pas aussi mauvais vu des OPCO, les nouveaux opérateurs de compétences. Chez Akto, l'OPCO « des entreprises de services à forte intensité de main-d'oeuvre » (déchets, manutention, etc.) _ à 80 % des PME _ 7.400 adhérents y ont fait appel et 103.000 salariés ont été formés. « Nous projetons de cumuler 150.000 bénéficiaires du FNE-Formation d'ici au 31 décembre, précise le directeur adjoint du développement, Marc-Olivier Jouan. Atlas, l'opérateur des entreprises des services financiers et du conseil, revendique « plus de 20.000 dossiers, issus à 63 % de PME de moins de 250 salariés ». Et l'OPCO 2i, opérateur de l'industrie, annonce 66.000 stagiaires pour 3.000 entreprises demandeuse

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Surtout, alors que la ministre du Travail Elizabeth Borne a récemment fait part de sa réserve sur l'usage de ces crédits et a annoncé un futur renforcement des critères, les opérateurs de compétences commencent à noter une évolution qualitative. « Dans un premier temps, le FNE-Formation a représenté une opportunité pour former les salariés pendant les baisses d'activité avec un financement à 100%. Mais il est aujourd'hui envisagé dans le cadre de stratégies de plus long terme », note Juliette Péchade, la pilote opérationnelle du dispositif au sein d'OPCO 2i. ​

Numérique et écologie

L'observation se confirme sur le terrain ; il ne s'agit plus d'occuper les salariés au chômage partiel, comme au printemps : « Nous ne sommes plus face à un dispositif de formation dont il faut vite s'emparer en réaction à une situation d'urgence , témoigne Cédric de Cecco, responsable formation de l'entreprise toulousaine DSI, adhérente d'Atlas. Nous savons de quoi il s'agit, et nous voulons utiliser cet outil pour planifier et construire ». La nature même des formations a commencé à changer : « après les demandes en langues, en bureautique ou en management à distance, nous sommes récemment passés à des formations liées à l'anticipation des mutations, comme le numérique et l'écologie », signale Stéphanie Lagalle Barnès, directrice générale d'OPCO 2i.

L'autre nouveauté sur le front de la formation professionnelle devra aussi faire ses preuves. Depuis le 3 septembre, les entreprises ont la possibilité d'abonder le compte personnel de formation (CPF) de leurs salariés. 71.000 entreprises, principalement des structures de moins de 200 salariés, se sont inscrites sur le service idoine du portail net-entreprises.fr, selon la Caisse des Dépôts, le gestionnaire. Mais pour l'instant, moins de 1.000 d'entre elles - 940 exactement - sont passées à l'action. « Pour les entreprises, le sujet n'est pas uniquement de verser de l'argent sur le compte d'un salarié, mais de développer des compétences et d'intégrer le CPF dans leurs pratiques, et cela prend du temps », analyse Laurent Durain, directeur de la formation professionnelle de l'institution financière.

Valérie Landrieu

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