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Enseignement supérieur : la sombre perspective d'un second semestre en distanciel

L'évolution de la situation sanitaire « ne nous laisse que peu de marges de manoeuvre », pour la reprise des cours en présentiel, a déclaré ce mardi Jean Castex à l'Assemblée. Le Premier ministre envisage d'« adapter (les) dispositifs d'accompagnement ». Il recevra vendredi « l'ensemble de la communauté universitaire ».

Le Premier ministre a promis « des annonces » rapides pour les étudiants qui paient « un lourd tribut ».
Le Premier ministre a promis « des annonces » rapides pour les étudiants qui paient « un lourd tribut ». (Fred MARVAUX/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 12 janv. 2021 à 18:40Mis à jour le 12 janv. 2021 à 19:16

Les étudiants feront-ils leur second semestre en distanciel ? A écouter Jean Castex, ce n'est pas impossible. Evoquant les mesures envisagées fin décembre - qui ouvraient la porte à une possible reprise des travaux dirigés des étudiants de première année vers le 20 janvier, -, le Premier ministre a déclaré, ce mardi, à l'Assemblée : « A l'époque, nous pensions que la situation sanitaire pourrait suffisamment s'améliorer pour permettre un retour plus important que celui que nous avons décidé au compte-gouttes pour cette rentrée du mois de janvier. » Aujourd'hui, « l'évolution de cette situation sanitaire ne nous laisse que peu de marges de manoeuvre », a-t-il reconnu.

Sur RTL, la ministre de l'Enseignement supérieur a évoqué « la reprise des travaux dirigés d'abord en petits groupes de dix ». Ces groupes ne seraient donc pas utilisés uniquement pour faire de l'accompagnement. Frédérique Vidal prépare aussi les esprits en indiquant que « 40 % des étudiants ne souhaitent pas revenir en présentiel ».

Le chef du gouvernement a promis de recevoir, vendredi, « l'ensemble des représentants de la communauté universitaire », à la fois « pour dresser le bilan des mesures prises en fin d'année dernière » et « pour étudier avec eux les voies et moyens, partout où cela sera nécessaire, de les conforter et les amplifier » pour « ne pas laisser tomber ces étudiants ».

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« Des annonces » rapides

Le gouvernement envisage d'« adapter (les) dispositifs d'accompagnement » pour les jeunes, selon des propos rapportés par l'AFP de Jean Castex aux députés LREM. « Il faut faire vite […] c'est la priorité du gouvernement, dès cette semaine », selon le Premier ministre qui a promis « des annonces » rapides. Les étudiants paient « un lourd tribut », a-t-il reconnu en évoquant les situations « d'isolement, de solitude, de difficultés pédagogiques ».

La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a évoqué, à l'Assemblée, le doublement du nombre de psychologues dans les établissements et le recrutement d'assistantes sociales, des sujets abordés en décembre lors de la précédente rencontre entre les responsables d'établissements et le Premier ministre. Frédérique Vidal suggère d'assouplir « les règles des services civiques » et d'ouvrir les possibilités de petits boulots pour les étudiants - la ministre cite les universités, les CROUS, les bibliothèques, les collectivités ou encore « pour accompagner les collégiens dans leurs devoirs ».

Des « appels à l'aide »

Faut-il comprendre que la reprise du présentiel restera limitée à des groupes de dix ? Si tel est le cas, il faudra alors expliquer, répètent les présidents d'université, pourquoi on peut maintenir des groupes de 40 étudiants dans les classes préparatoires des lycées, et pas dans les universités. Entre le volontarisme du gouvernement pour maintenir les écoles, collèges et lycées ouverts et sa grande prudence sur les universités, le contraste est saisissant.

La tentative de suicide d'un étudiant à Lyon, samedi, qui s'est défenestré de sa résidence universitaire, a jeté une lumière crue sur les difficultés que peuvent rencontrer les jeunes. Des collectifs et syndicats d'étudiants de Mulhouse (Haut-Rhin) ont adressé dimanche une lettre à Emmanuel Macron, dans laquelle ils ont lancé des « appels à l'aide » et réclamé un « retour en présentiel dans les plus brefs délais » pour « sauver ce qui reste à sauver ».

Marie-Christine Corbier

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