Orelsan (Em Normandie), Jean-Jacques Goldman (Edhec), Irma (Essec)...La liste des personnalités de tous horizons qui ont fait une école de commerce est longue. Mais au fait, qu’est-ce qu’une école de commerce? En France il existe plus de 200 écoles de management dont 40 accréditées par la Conférence des Grandes Écoles (CGE), un organisme qui regroupe des grandes écoles reconnues pour la qualité de leurs programmes. Au début du XIX ème siècle, l’enseignement supérieur était déjà bien développé, avec l’université pour le droit, la médecine, la littérature, les sciences, des écoles d’ingénieurs et militaires, et des écoles de Beaux-Arts. Mais l’enseignement commercial, jugé peu valorisant, est absent. Ce qui pose un problème aux entreprises et aux commerces, qui souffrent de ce manque de cadres.

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En 1819, deux négociants entrepreneurs décident de fonder à Paris l’École spéciale de commerce et d’industrie, désormais la plus ancienne école de commerce au monde (1). Devenue ESCP, elle fait partie des meilleures business school et dispose aujourd’hui de 6 campus en Europe. Peu à peu des écoles vont se créer dans chaque ville de France, à l’initiative des chambres de commerce locales afin de former les cadres dont avaient besoin les entreprises.

Les études en école de management proposent donc un champ des possibles très large 

Christophe Germain, vice-président du chapitre des écoles de management à la CGE et directeur général d’Audencia.

La mission des écoles de commerce va évoluer pour devenir des écoles de management, terme issu du latin manus, la main, devenu mesnager qui signifiait tenir en main les rênes d’un cheval, puis ménager pour tenir en main une maison, conduire, manier, organiser. Le terme va voyager en Angleterre puis revenir en France. «Aujourd’hui, les études en école de management proposent donc un champ des possibles très large. En dehors des professions médicales et de l’ingénierie, elles préparent à tous les métiers toutes les activités humaines à dimension organisationnelle», résume Christophe Germain, vice-président du chapitre des écoles de management à la CGE et directeur général d’Audencia.

Les établissements réclament des compétences de manager

La gamme des programmes est large. Outre le MIM (Master in Management) ou programme grande école en 5 ans post-bac ou en 3 ans après 2 années de classes préparatoires ou les admissions sur titre, les écoles proposent des mastères spécialisés, des masters of science (plus internationaux), un programme doctoral, des bachelors bac+3 ou des BBA bac+4 et des cursus en formation continue. Les élèves étudient les matières fondamentales, finance, marketing, ressources humaines, stratégie, droit, économie ; et les compétences comportementales, pour décider, être réactifs, agiles. «Les diplômés pourront prendre des responsabilités dans une organisation, aussi bien en cabinet d’audit, dans une ONG, une banque, un musée, un opéra… Car tous ces établissements réclament des compétences de manager», ajoute Christophe Germain.

La vie associative y est riche. En 1967 l’Essec lançait la première Junior Entreprise, reprise ensuite par l’ensemble des écoles. De nombreuses associations étudiantes existent dans différents domaines. L’ESCP compte pas moins de 54 associations conduites par ses étudiants, Audencia une trentaine. Chaque année l’une d’elles pilote le Triathlon Audencia La Baule qui rassemble 7000 participants et 70 000 spectateurs sur 2 jours, depuis la recherche des sponsors jusqu’à l’encadrement de l’événement.

Les relations avec les entreprises sont primordiales à travers les associations mais aussi les stages, l’alternance ou l’apprentissage. Les entreprises interviennent dans l’enseignement, proposent des problématiques aux étudiants, des projets à réaliser. Certaines entreprises financent des chaires dans ces écoles et financent l’enseignement et la recherche. Par exemple, L’Oréal a une chaire «consumer driven onnovation et entrepreneurship» à HEC. La multinationale est partenaire de l’école depuis 1993.

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L’ouverture à l’international est leur marque de fabrique

«L’ouverture à l’international est aussi une des marques de fabrique des écoles de commerce françaises, qui ont essaimé très tôt à l’étranger, créant la première école de commerce en Argentine, la première à Turin, à Varsovie…», ajoute Adrien Jean-Guy Passant, enseignant chercheur à Léonard de Vinci Pôle Universitaire. Elles ont très vite envoyé leurs élèves en stage à l’étranger, puis réalisé des échanges académiques et accueillent de nombreux internationaux pour que leurs étudiants se frottent à la dimension multiculturelle. Attention, souligne Adrien Jean-Guy Passant, «l’école de management n’est pas un couronnement après un concours, elle est la première page du roman professionnel que chaque étudiant va écrire.»

(1) voir À l’origine des écoles de commerce: ESCP Business School la passion d’entreprendre, d’Adrien Jean-Guy Passant (Ed. L’Harmattan).