Tout sauf la fermeture des écoles. Devant les inquiétudes grandissantes sur des variants du Covid-19 – plus contagieux pour les jeunes –, le ministre de l’éducation nationale a confirmé, jeudi 14 janvier, lors du point presse hebdomadaire du gouvernement, le renforcement du protocole sanitaire dans les établissements scolaires. Les cours de sport, pratiqués sans masque, ne pourront plus se tenir en intérieur et les établissements devront redoubler de vigilance dans les cantines. Jean-Michel Blanquer a également précisé que les tests seraient plus nombreux, et a promis des campagnes aléatoires de dépistage.
Dans la communauté éducative, la confirmation de ces nouvelles mesures est accueillie avec circonspection. Des règles contraignantes empêchent déjà le système scolaire de « tourner » normalement. Depuis novembre 2020, 70 % des lycées fonctionnent en demi-groupes et les établissements – collèges comme lycées – s’efforcent d’étaler au maximum les services de la restauration scolaire pour éviter les brassages.
« On ne voit pas bien ce qu’on peut faire de plus », s’inquiète Audrey Chanonat, principale à La Rochelle
« On ne voit pas bien ce qu’on peut faire de plus », s’inquiète Audrey Chanonat, principale à La Rochelle et chargée du secteur collège au SNPDEN-UNSA. Le ministre de l’éducation nationale a souligné la possibilité de distribuer des repas froids dans les classes lorsque les écoles et collèges ne peuvent pas espacer davantage les repas – les lycées, grâce aux demi-groupes, sont moins concernés par ce problème. « Les enfants vont quand même se retrouver sans masque, argue Audrey Chanonat. Et dans un collège de 20 classes comme le mien, distribuer des repas froids pose des problèmes de logistique et de surveillance de la pause méridienne. »
Le SNPDEN avait réclamé la possibilité d’organiser des demi-groupes, sur le modèle des lycées, pour les « gros collèges » arrivés « au bout de ce que l’on peut inventer », précise la syndicaliste. Jean-Michel Blanquer leur a donné gain de cause en ouvrant la possibilité, jeudi soir, à un enseignement hybride pour les élèves de 4e et 3e. Une organisation décidée « au cas par cas » et qui ne devrait pas se généraliser.
Campagnes de dépistage
Les cours d’EPS, quant à eux, ne pourront plus se tenir à l’intérieur des gymnases et salles de sport – pour le scolaire comme le périscolaire, a précisé le ministre de l’éducation. « Au mois de janvier, suspendre l’EPS à l’intérieur revient à suspendre l’EPS tout court », lâche Benoît Hubert, secrétaire général du SNEP-FSU. Le syndicat assure qu’il avait proposé, dès le déconfinement de mai dernier, d’organiser les cours de sport en demi-groupes. « Ça n’a pas été retenu, mais nous allons de nouveau suggérer cette solution », insiste Benoît Hubert.
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