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« Une envie de se sentir utile » : une nouvelle génération de jeunes engagés

Soutien scolaire, collages féministes, aide aux migrants… Loin des partis traditionnels, la jeunesse française invente d’autres formes d’engagement. Une tendance renforcée par la crise due au Covid-19.

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Publié le 26 janvier 2021 à 00h31, modifié le 29 juillet 2021 à 17h22

Temps de Lecture 9 min.

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Ils boudent les urnes, mais prennent la parole sur tous les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les jeunes, ces 15-24 ans selon la catégorisation usuelle, ne se reconnaissent pas dans la génération « apathique », « individualiste », « retranchée derrière les écrans » que brocardent facilement leurs aînés – dont une frange de parents.

Leur « hyperconnexion » a, au contraire, un effet mobilisateur, disent-ils. A leur crédit, les milliers d’infos, de hashtags et de pétitions qu’ils se partagent d’un clic. Une tendance que la crise sanitaire et le confinement ont encore gonflée.

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« C’est pas parce qu’on n’a connu que la crise qu’on est une génération en crise », fait valoir Jules, 17 ans (il a requis l’anonymat). A 7 ans, ce natif de Seine-et-Marne intégrait les scouts. A 15 ans, il faisait ses premières marches pour le climat, s’associait à Youth for Climate (un mouvement qui revendique 130 groupes en France), et s’impliquait dans des conseils locaux d’enfants et de jeunes. C’est « à partir de là », rapporte-t-il, qu’il est devenu végétarien. « A partir de là », aussi, qu’il a commencé à se considérer comme un « militant ». Ce que ne sont pas ses parents – une mère cadre, un père agent technique –, contrairement au modèle qui fait souvent de l’engagement un legs familial.

« C’est le résultat qui prime »

Avec la crise liée au Covid-19, son « activisme » s’est « simplement » trouvé d’autres supports, explique-t-il. « S’engager sur le terrain, s’engager sur Internet : ça ne change pas grand-chose pour moi ; c’est le résultat qui prime. »

Zoé Faucher, 21 ans, revendique, un peu dans la même veine, un « féminisme 2.0 ». Son engagement la fait graviter autour de plusieurs associations et collectifs (les « colleuses », #noustoutes, Bon Chic Bon Genre), et « inclut toutes les minorités de genre et les minorités ethniques », explique l’étudiante à Sciences Po Lille. Dans la rue, à l’école, comme sur les réseaux sociaux, « c’est au quotidien que je partage des informations, argue-t-elle, au quotidien que je m’engage, en paroles et en actes. Ça fait partie de moi, ça n’a rien d’une activité en plus ou d’une obligation ».

Ces arguments – « l’obligation de résultats », « l’engagement au quotidien », « en actes » –, les sociologues les entendent aussi dans les témoignages qu’ils recueillent. A rebours du discours sur la démobilisation ambiante, ils dressent le portrait d’une génération marquée par la panne de l’ascenseur social, mais qui s’invente de nouvelles modalités d’engagement, d’autres usages de la citoyenneté.

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