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Masters à l’université, embouteillages à l’entrée

Le nombre de places offertes n’a pas augmenté en proportion du nombre de réussites en licence. Certains masters sont devenus très sélectifs et d’autres, moins attractifs, ne font pas le plein.

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Publié le 27 janvier 2021 à 07h00, modifié le 28 janvier 2021 à 15h18

Temps de Lecture 9 min.

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L’université est-elle arrivée à un point de rupture ? Alors que la tendance est à l’allongement des durées d’études, trouver une place à tous les diplômés de licence qui souhaitent poursuivre en master se révèle chaque année plus difficile. En effet, tandis que la population étudiante ne cesse d’augmenter dans les premiers cycles, les capacités d’accueil en première année de master à l’université ne bougent, elles, que très peu. Entre la rentrée 2010 et la rentrée 2019, si le nombre d’étudiants en licence progressait de 155 000, il n’augmentait que de 70 000 en master, selon le ministère de l’enseignement supérieur.

Le passage au bac + 4 est devenu un goulot d’étranglement. D’après les derniers chiffres disponibles qui portent sur 2019-2020, on compte un million d’étudiants en licence… contre seulement 580 000 en master. Dans la communauté universitaire, le constat est désormais unanime : cela déborde plus que de raison à l’entrée de ce cycle. « La pression qu’exerçait l’augmentation des bacheliers sur les premiers niveaux se déplace à présent sur les masters, avec des disciplines particulièrement en tension », confirme Guillaume Gellé, vice-président de la Conférence des présidents d’université (CPU), qui prévient que « cela va poser de vraies questions sur notre modèle dans les années à venir ».

Une sélection plus sévère

Depuis la réforme de 2017, la sélection à l’entrée en master se fait dès la fin de la troisième année de licence, et non plus, comme c’était l’usage, à l’obtention d’un master 1 – le but étant d’éviter que des jeunes se retrouvent arrêtés en cours de cursus et titulaires d’un seul bac+4, équivalent à un « demi master », difficile à valoriser sur le marché du travail.

Or à la rentrée 2020, l’augmentation du nombre de candidats a été plus forte encore que les années précédentes. En cause, notamment, le bond du taux de réussite (de plus de dix points dans certaines universités) en fin de troisième année de licence, observé à la faveur de partiels passés à distance en raison de la pandémie. Dans le réseau des Instituts d’administration des entreprises (IAE), par exemple, tous les masters ont vu leur nombre de candidats augmenter cette année : +29 % de dossiers reçus à l’IAE de l’université Aix-Marseille (contre + 15 % entre 2018 et 2019), +59 % à l’IAE de Tours – amplifiant ainsi le taux de sélection.

Une situation qui n’est cependant pas uniforme : d’autres masters, en particulier ceux qui sont orientés vers la recherche, sont bien moins convoités par les étudiants. Le résultat : un problème d’offre, avec d’un côté certains masters devenus très sélectifs sur lesquels nombre de candidats se cassent les dents, et d’autres, moins connus, dont les débouchés apparaissent à première vue moins porteurs et qui restent hors du radar des jeunes.

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