Une dizaine de milliers d’enseignants de la maternelle à l’université, d’infirmières scolaires, de lycéens et d’étudiants ont défilé dans toute la France, mardi 26 janvier, pour dénoncer leurs conditions de travail et la gestion de la crise sanitaire. A l’appel d’une intersyndicale de l’enseignement composée notamment de la FSU, la CGT, FO et Solidaires, ils ont exprimé leur colère face au « mépris » qu’afficherait à leur égard le gouvernement, dans les rues de Paris, Marseille, Toulouse, Rennes, Bordeaux, Grenoble ou encore Clermont-Ferrand.
Le taux de grévistes enseignants s’élevait à environ 11 %, selon le ministère de l’éducation nationale, tandis que les syndicats de la FSU relevaient 33 % de grévistes dans le premier degré et 40 % dans le second. Côté enseignement supérieur, enseignants et étudiants se sont aussi joints aux cortèges sur tout le territoire, indique le Snesup-FSU. Ils appellent à une réouverture des universités en demi-jauge dans des conditions sanitaires strictes, nécessitant notamment la réquisition de locaux et l’embauche de contractuels.
A Paris, au départ du Jardin du Luxembourg, quelque 4 500 personnes ont défilé, selon la Préfecture de police. « Nos conditions de travail sont scandaleuses, s’insurge Anita, professeure dans un collège de Saint-Denis. Le protocole sanitaire est inexistant, nos élèves ne portent pas le masque à de nombreuses reprises dans la journée, et les contaminations n’entraînent même pas de fermetures de classes. » L’enseignante rapporte avoir appris que quelques-uns de ses élèves avaient eu le Covid-19 à leur retour en classe, lorsque les parents avaient laissé un mot. « L’absentéisme est important en temps normal, et je sais rarement pourquoi mes élèves sont absents. Nous n’avons pas les moyens humains pour les accompagner et encore moins depuis cette crise », explique-t-elle, déplorant la suppression de 1 880 postes à la rentrée prochaine dans les collèges et lycées.
Dans son lycée francilien, Antoine n’a plus que 50 % des effectifs en classe, ce qui signifie que « la moitié des élèves n’ont plus qu’un demi-emploi du temps », déplore-t-il, appelant à une prise en charge de 100 % des heures en présentiel grâce à une mise à disposition de locaux par les collectivités locales.
« Les 20 %, on ne va même pas essayer »
Pour Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, « il y a une vraie colère qui monte ». En face, le Grenelle des enseignants lancé par le ministre Jean-Michel Blanquer, qui doit s’achever en février, est « essentiellement de la communication, avec une revalorisation de surface », assure-t-il. Une revalorisation « tellement historique » que 69 % des personnels n’en verront pas la couleur en 2021, ironise le SNES dans un communiqué.
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