Imaginer un nouveau mastère – ou cursus assimilé – qui ne soit pas le fruit d’un partenariat entre deux grandes écoles devient compliqué. Sous la pression des entreprises, elles-mêmes confrontées à des problématiques mêlant différentes dimensions, les grandes écoles cherchent entre elles des complémentarités pour bâtir des cursus plus riches et plus complets. Comme aucune, en France, ne rassemble toutes les expertises sur un seul campus – comme peuvent le faire les gigantesques universités américaines et asiatiques –, elles jouent de leur souplesse pour trouver une myriade de partenaires. Cursus hybrides et diplômes en coconstruction permettront aussi aux étudiants de placer sur deux tampons sur leur CV, si possible les plus prestigieux. À ce jeu, le meilleur chasseur de partenaire sera donc, sans surprise, le plus attractif.
“De qui êtes-vous partenaire ?” pourrait bien devenir la première question posée par les étudiants dans les forums et les salons. Et elle le devient, en effet. L’heure est bien à la conclusion d’alliances, quand ce n’est de la co-conception intégrale de cursus. Aux États-Unis, les étudiants piochent depuis longtemps dans les différentes disciplines hébergées sur leurs immenses campus, pour peaufiner un profil plus finement adapté à leur projet professionnel (manager-développeur, ingénieur-designer, manager-poète…), et ajouter autant de couleurs qu’ils le souhaitent sur leur palette.
En France, cela se fait, mais autrement. De constitution plus frêle, nos grandes écoles jouent de leur agilité et de leur connaissance des autres acteurs de l’écosystème ; les professeurs eux-mêmes travaillent parfois pour plusieurs écoles. Ainsi, les doubles diplômes proposés par HEC et Sciences Po Paris, ou encore l’Essec et Centrale Supélec, font figure de modèles capables de rivaliser avec les meilleurs cursus du monde.
Double compétence, des profils parfaits
La stratégie de double diplôme de l’Edhec a commencé chez elle, à Lille. “Le plus ancien [...]