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Interview

Mineurs isolés en apprentissage : «Ces jeunes ont le sentiment qu’ils jouent leur vie»

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Pour André Altmeyer, directeur général adjoint de la fondation Apprentis d’Auteuil, une insertion réussie passe nécessairement par un accompagnement socio-éducatif.
par Gurvan Kristanadjaja
publié le 31 janvier 2021 à 19h01

André Altmeyer est le directeur général adjoint de la fondation Apprentis d’Auteuil, qui accompagne chaque année près de 2 000 mineurs isolés dans des parcours de formation auprès des entreprises.

Que constate-t-on au quotidien auprès des mineurs isolés en apprentissage dans des entreprises françaises ?

Ce sont des jeunes extrêmement motivés, qui ont tous très envie de réussir ici et déploient beaucoup d’énergie. La première chose que les patrons nous disent, c’est parfois une difficulté quant à la maîtrise de la langue et de la compréhension des instructions. Mais une fois cet obstacle passé, ce sont des jeunes avec des résultats très positifs. La réussite peut même être une source d’angoisse, car ils ont le sentiment qu’ils jouent leur vie.

Est-ce qu’il y a un parcours type parmi les jeunes que vous suivez ?

Lorsqu’ils arrivent dans nos associations, ces mineurs étrangers ont souvent autour de 16 ans. Ils s’engagent donc prioritairement sur des formations courtes qui leur permettront, une fois majeurs, d’avoir un emploi garanti. Un certain nombre d’entre eux poursuivent des études complémentaires, mais ce n’est pas la majorité.

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Le travail est-il aujourd’hui le meilleur moyen pour s’intégrer dans la société française ?

Ce que l’on constate, c’est que pour qu’ils réussissent à s’intégrer, il faut d’abord qu’ils identifient des personnes à qui ils choisissent de faire confiance. Ça peut être quelqu’un de l’environnement socio-éducatif ou bien dans leur entreprise, où ils vont bénéficier d’une f

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