Le moment est critique pour éviter le déraillement… La SNCF doit faire de nouveau préférer le train aux Français, qui, depuis presque un an, l’ont déserté pour cause de Covid-19. Aux − 42 % de voyageurs en 2020 par rapport à 2019, vient maintenant s’ajouter un − 50 %, voire − 60 %, pour la fréquentation des TGV en janvier, selon les dires de Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, qui rassemble TGV, TER, Intercités et Transilien.
Or, avec une grande vitesse à ce niveau, c’est tout l’équilibre économique du rail français qui sort de la voie. Même affaibli depuis quelques années, le TGV représentait avant le Covid 22 % du chiffre d’affaires du groupe SNCF et 28 % de son résultat opérationnel. Il permettait ainsi, par les profits qu’il génère, de contribuer largement à financer un système gourmand en investissements.
Mais la SNCF a décidé de ne pas se laisser déprimer. Le groupe compte jouer sur trois leviers encore disponibles pour favoriser le retour des voyageurs de la longue distance vers le chemin de fer. Symbolisé par un nouvel habillage en vert des TGV, présenté mardi 26 janvier à la gare Montparnasse (Paris), il y a d’abord l’argument écolo.
Roue libre dans les pentes
« Selon un sondage de juin 2020, les deux tiers des Français disent ne pas tenir compte de l’impact environnemental pour choisir leur mode de transport. C’est un chiffre qui nous interpelle », note Alain Krakovitch, directeur de Voyages SNCF, l’entité qui opère les trains longue distance. Il s’agit donc de changer cette donne.
D’abord par une opération de communication verte (campagne d’affichage, formation des cheminots à l’émission de messages environnementaux), destinée à rappeler que prendre un TGV, c’est émettre 80 fois moins de carbone que monter dans un avion, 50 fois moins que d’emprunter une automobile avec passagers et 110 fois moins que d’utiliser sa voiture seul.
Pour rendre audible ce message, la SNCF a fait appel à un parrain, le navigateur François Gabart, qui accompagnera le groupe lors d’événements médiatiques à venir. Mais la SNCF affirme ne pas vouloir se reposer sur ses lauriers en la matière. Elle entreprend un programme d’actions visant à améliorer encore son bilan carbone : lutte contre les déperditions thermiques lors du stationnement des rames ou encore écoconduite des TGV.
Cette dernière pratique, visant à utiliser au maximum la roue libre dans les pentes, devrait faire économiser 10 % d’électricité par trajet. Enfin, l’entreprise rappelle que la future génération des trains à grande vitesse, les TGV M, qui seront livrés en 2024, sont conçus par la SNCF et Alstom pour réduire d’un tiers les émissions de CO2 par voyageur.
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