Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Pour les galeries d’art, une situation moins sombre que redouté

Soutenu par les aides publiques durant la crise économique, le secteur bénéficie aussi de sa position de dernier bastion des rencontres artistiques et culturelles en période de Covid-19.

Par 

Publié le 01 février 2021 à 12h26, modifié le 01 février 2021 à 12h45

Temps de Lecture 2 min.

En mars 2020, le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) tirait le signal d’alarme : un tiers de ses membres pourrait baisser le rideau à la suite de la pandémie de Covid-19. Moins d’un an plus tard, la situation est sombre, mais moins tragique que redouté, comme l’atteste une enquête commandée aux économistes Nathalie Moureau et Olivier Mouate, portant sur la période de janvier à octobre 2020.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés A Paris, les galeries d’art, déconfinées, reprennent des couleurs

Certes, 78 % des galeries affichent un bilan en recul. Et les pertes essuyées sont conséquentes : un tiers ont vu leur chiffre d’affaires chuter de 25 % à 50 % par rapport à 2019, tandis qu’un autre tiers subit une baisse supérieure à 50 %. Fatalement, 25 % des galeries ont dû réduire leurs effectifs. Mais rares sont celles à avoir tiré le rideau. « Pour l’instant, les quelques fermetures recensées sont liées à des fragilités antérieures », admet Marion Papillon, présidente du CPGA.

Sans doute parce que les filets de sécurité actionnés par l’Etat ont permis à la plupart de garder la tête hors de l’eau. Ainsi, 59 % des galeries ont bénéficié d’une aide au chômage partiel, 32 % d’une exonération de charges et 45 % du fonds de solidarité. Une galerie sur deux a aussi eu recours au prêt garanti par l’Etat, principalement celles dont les chiffres d’affaires s’échelonnent de 500 000 euros à 3 millions d’euros.

Budget d’achat

Seules un tiers des galeries dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500 000 euros ont mobilisé cette aide, sachant que les banques, redoutant les risques de surendettement et d’insolvabilité, n’ont ouvert les vannes du crédit qu’avec parcimonie. Si 70 % des galeries ont demandé une modulation de leurs loyers, seules 38 % l’ont obtenue. Principales bénéficiaires, celles logées chez les bailleurs sociaux parisiens, qui ont voté en juin 2020 une exonération des loyers et des charges de leurs locataires du secteur culturel pendant six mois.

Le soutien public s’est aussi exprimé dans les acquisitions. Le budget d’achat du Centre national des arts plastiques a ainsi doublé au cours de la période considérée, passant de 600 000 euros à 1,2 million d’euros. En 2021, cet établissement public compte distribuer 2 millions d’euros aux galeries d’art contemporain réalisant un chiffre d’affaires entre 80 000 euros et 800 000 euros – soit la majorité des enseignes françaises.

Surtout, depuis que les contraintes sanitaires ont provoqué la fermeture des musées, les galeries, dernier bastion où il est encore possible de voir de l’art et de socialiser, ne désemplissent pas. « On a une fréquentation inhabituelle, reconnaît Marion Papillon. J’ai revu des collectionneurs qui ne venaient plus depuis six ou huit mois. » Mais, poursuit la présidente du CPGA, « cela ne se traduit pas forcément par une activité débordante. Les prises de décisions sont plus lentes, l’ambiance est tout sauf optimiste. On ne sait pas où on en est ».

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.