Le secteur du tourisme, et plus particulièrement le tourisme urbain, a été durement touché par la crise sanitaire. Pourtant, depuis de nombreuses années, les métropoles, pour lesquelles la compétence « promotion du tourisme » est devenue obligatoire en 2017 (loi NOTRe), s’affirment de plus en plus comme des destinations touristiques à part entière, et plus uniquement pour le tourisme d’affaires. Voici les raisons d’espérer pour l’avenir.
Première raison : le tourisme urbain, levier d’attractivité, inscrit les métropoles comme de véritables destinations touristiques
Si la ville et son territoire proche ont longtemps été le symbole de la société industrielle du XXème siècle, les perceptions sur sa nature ont évolué au gré des transformations engagées dans la seconde moitié du siècle. Autrefois uniquement lieu d’activité professionnelle, elle est désormais aussi un lieu de loisir du fait notamment de l’affirmation des politiques culturelles, patrimoniales et sportives.
La multiplication des investissements métropolitains en faveur de festivals, de lieux d’exposition et de la mise en valeur d’un patrimoine parfois oublié par ses propres habitants a changé le regard des populations sur les espaces métropolitains. Ces évolutions, parfois renforcées par de puissantes démarches de marketing territorial, contribuent ainsi à l’affirmation d’une nouvelle forme d’offre touristique sur ces territoires : le tourisme urbain.
Deuxième raison : la hausse de la demande pour les courts séjours
Si l’offre touristique des métropoles a su évoluer, c’est aussi que les politiques ont vu émerger de nouvelles tendances touristiques, grâce notamment aux offres de transport à bas coût. L’émergence du city-break, un tourisme urbain de courts séjours, plutôt le fait de populations jeunes à la recherche d’activités culturelles, patrimoniales ou de randonnées, a consacré les métropoles, parfois à l’insu de leur plein gré, comme destinations touristiques. Toutefois, celles qui tirent le mieux profit de cette tendance proposent une offre d’activités foisonnante, structurée et coordonnée qui facilite le séjour du visiteur sur le territoire.
Troisième raison : la recherche d’un tourisme plus durable
La protection de l’environnement, enjeu majeur du XXIème siècle, influe déjà très concrètement sur les comportements de certains touristes qui souhaitent réduire leur empreinte carbone. Il est ainsi probable que l’on assiste à une remise en cause de la place de l’avion, notamment low-cost, au profit d’un tourisme si ce n’est national, du moins à l’échelle européenne, à la faveur du développement du ferroviaire.
Les métropoles françaises, correctement reliées aux réseaux ferroviaires européens, pourraient ainsi tirer leur épingle du jeu, d’autant plus si elles parviennent à se montrer exemplaires grâce à l’aménagement de pistes cyclables, de voies vertes, d’espaces paysagers ou de zones piétonnes.
Quatrième raison : les conséquences positives de la crise sanitaire
Du fait de l’imprévisibilité de la crise sanitaire, les Français privilégient depuis l’été un tourisme de proximité et de courts-séjours, au détriment de séjours plus longs à l’étranger. Si les études des observatoires locaux du tourisme ont pu constater une diminution de la fréquentation des lieux clos (musées, lieux patrimoniaux…) et urbains pour la saison estivale 2020, les métropoles ont pu s’appuyer sur leurs espaces naturels et parfois balnéaires afin de promouvoir leur destination auprès de touristes à la recherche du grand-air.
Le succès du tourisme métropolitain passera ainsi par la mise en valeur de la richesse et de la complémentarité de la nature des offres proposées aux visiteurs, même si le tourisme urbain reste bien souvent la porte d’entrée de ces territoires.
Cinquième raison : des outils juridiques récents pour favoriser agilité et coopération territoriale
Si, longtemps, les collectivités ont privilégié la forme associative pour leur office de tourisme, la possibilité d’intégrer la promotion du tourisme, et donc l’office, à une société publique locale (SPL) a ouvert un nouveau chapitre pour la gestion de cette compétence. Permettant d’adosser à l’office de tourisme l’exploitation et/ou la gestion des sites touristiques et culturels ainsi que l’activité de bureau des congrès, les SPL présentent l’avantage de combiner une souplesse de gestion avec le renforcement de la coopération territoriale entre les acteurs publics du tourisme.
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