Publicité

Universités : la reprise de cours en présentiel pour tous se fait attendre

Les universités ont jusqu'ici privilégié le retour en présentiel des étudiants de première année. La reprise promise par Emmanuel Macron ne devrait se mettre réellement en place qu'à compter de la semaine prochaine.

La plupart des universités attendront la semaine du 8 février pour faire revenir en présentiel les étudiants qui ne sont pas en première année.
La plupart des universités attendront la semaine du 8 février pour faire revenir en présentiel les étudiants qui ne sont pas en première année. (Lilian Cazabet/Hans Lucas via AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 4 févr. 2021 à 07:40Mis à jour le 4 févr. 2021 à 09:01

Les universités ont jusqu'à lundi prochain pour organiser la reprise des cours en présentiel à hauteur de 20 % promise par Emmanuel Macron . Mais certains étudiants, qui n'ont toujours pas retrouvé le chemin de leur établissement, désespèrent et s'impatientent. Plusieurs syndicats et collectifs étudiants ont appelé à la mobilisation, ce jeudi, pour « un retour en présentiel avec une jauge de 50 %, via l'embauche de personnels éducatifs et la titularisation de contractuels ».

Ce serait « irresponsable » de rouvrir « massivement » les universités, leur a répondu le Premier ministre Jean Castex, mercredi, au Sénat, alors que l'opposition LR l'accusait de « sacrifier la jeunesse ».

Une jauge de 20 % pour tous

Publicité

Depuis le 25 janvier, les universités peuvent faire revenir sur leur site les étudiants qui le souhaitent, quelle que soit leur année, à condition de ne pas dépasser 20 % de la capacité d'accueil globale de leurs bâtiments et, dans chaque salle, de respecter une limite de remplissage à 50 %. Mais « on est plus sur de la préparation que sur une réelle mise en place », indique Paul Mayaux, le président de la Fage, première organisation étudiante, qui attend des mesures « effectives » la semaine prochaine.

La plupart des universités étaient en train de mettre en oeuvre les directives de Jean Castex pour faire revenir les étudiants de première année à hauteur de 50 % quand, quelques jours plus tard, Emmanuel Macron a changé la donne avec une jauge de 20 % pour tous, quel que soit le niveau d'étude. « Cela nous a coupé l'herbe sous le pied et nous a demandé une réorganisation », indique Noëlle Duport, vice-présidente de l'université de Poitiers en charge des formations. Comme beaucoup d'autres, l'université « a décidé de maintenir le calendrier » prévu pour les premières années, et différé l'application de la nouvelle règle des 20 % pour tous.

« Faire un emploi du temps, c'est complexe, d'autant qu'il faut tenir compte des déplacements, éviter les repas sur place, s'assurer que les enseignants n'ont pas de comorbidité, etc. Cela prend plus d'une semaine pour se mettre en place », confie le président d'une université francilienne. Une organisation qui s'apparente au jeu vidéo Tetris, selon Christian Roblédo, président de l'université d'Angers.

A cela se sont greffés des « signaux de reconfinement », la semaine dernière qui ont, selon plusieurs responsables universitaires, « bloqué le déploiement rapide » de la mesure des 20 %. « Pourquoi chambouler complètement des emplois du temps si on doit fermer les universités quelques jours plus tard », lâche un président d'université.

« Une équation à plusieurs inconnues »

Pour beaucoup d'universités, qui viennent de terminer les examens partiels, la vraie bascule se fera à partir de lundi prochain. Comme à l'université d'Aix-Marseille où, hormis les étudiants de première année, quelques promotions de master et de licence pro ont repris le chemin des cours en présentiel. Ou à l'université Paris-Dauphine-PSL.

50 % d'étudiants « empêchés »

Mais tous les étudiants ne reviendront pas. « On a 50 % d'étudiants qui sont empêchés car ils ont lâché leur logement et il n'est pas évident pour eux de revenir un jour par semaine », explique Sébastien Damart, vice-président chargé de la formation de Dauphine. A Strasbourg, son homologue Benoît Tock estime le pourcentage d'étudiants qui ne souhaitent pas revenir de 30 à 40 %. « Dans de nombreuses composantes, il va être difficile d'atteindre le pourcentage des 20 % », confie-t-il.

Ces retours devraient néanmoins « monter en puissance dans les trois semaines à venir », selon Manuel Tunon de Lara, à la tête de la Conférence des présidents d'université (CPU). Selon les établissements et les disciplines, la situation actuelle est « hétérogène et la reprise, timorée », estime-t-il. Aux étudiants et aux parents parfois impatients, il rétorque : « Il faut que les retours soient échelonnés. Laisser tout le monde accéder à l'université sans respecter ce flux pour faire ensuite marche arrière serait contre-productif. »

Publicité

Marie-Christine Corbier

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité